Café Joyeux et Nespresso, unis en faveur de l’inclusion
Le point commun entre Café Joyeux et Nespresso ? L’inclusion ! Avec ce nouveau partenariat, la multinationale met un sacré coup de projecteur sur Café Joyeux, ces coffee-shops créés en 2017 par Yann Bucaille-Lanrezac, avec sa femme Lydwine, pour donner un emploi à des personnes en situation de handicap.
Financer les emplois par la vente de café
« La torréfaction et la vente de café représentent 50 % de notre chiffre d’affaires (4,5 M€ en 2021). Chez Café Joyeux, la masse salariale, c'est 55 % des coûts bien plus que dans un établissement traditionnel, la vente de café permet de compenser. Aussi ce nouveau café créé spécialement pour nous par Nespresso est un sacré coup de projecteur », explique Yann Bucaille-Lanrezac.
La rencontre a été initiée il y a plus d’un an par les équipes de Nespresso. « Avec ce projet, nous donnons de la visibilité au handicap. Nous soutenons un bon modèle inclusif. L’inclusion c’est aussi notre ADN, mais nous ne communiquions pas dessus. Nous employons plus de 120 personnes en situation d’handicap à temp plein (avec des associations), notamment à la préparation de commandes et au SAV des machines. Et chaque année nous accueillons dans l’entreprise une dizaine de personnes handicapées », explique Hélène Gemähling, DRH de Nespresso France.
Créer le café de la Joie
« Créer un café qui amène de la joie ? Le brief de départ n’était pas banal », commente Ludovic Depie, expert café chez Nespresso. Le résultat est « un café rond, à base de café d'Ouganda, qui peut être partagé par le plus grand nombre. Et pour l’étincelle végétale en fin de bouche, nous avons opté pour un café du Sud de la Chine, le Yunnan », poursuit l’expert.
Les dosettes, présentées dans un bel étui jaune (la couleur des Cafés Joyeux) sont siglées Nespresso POUR Café Joyeux. Vendues dans toutes les boutiques et l’e-shop Nespresso, ainsi que les Cafés Joyeux, à partir du 19 juillet, une partie des bénéfices permettra l’embauche de 40 nouveaux équipiers en situation d’handicap mental et cognitif, portant le nombre total à 130, afin d’accompagner le fort développement de l’enseigne. "La cause de l'inclusion va bien au-delà de la concurrence. Nous avons besoin de vendre du café pour financer les emplois", commente Yann Bucaille-Lanzerac.
« Les personnes en situation d'handicap ont des ressources insoupçonnées. L’enjeu est de faire progresser les équipes Joyeux. Et les progrès sont là. L’humain c’est une compétence que nous voulons faire grandir », Yann Bucaille-Lanzerac
"Vis ma Joie" ou faire se rencontrer les équipes
Au-delà de la mise en vente de ce café, des interactions professionnelles ont été instaurées entre les deux sociétés. 6 binômes chez Nespresso accueillent les équipiers de Café Joyeux avant de découvrir à leur tour l’univers des coffee-shops. Le dispositif, Vis ma Joie, en cours de test à Paris et à Rennes, devrait être déployé en 2023. « L’objectif est de développer cette collaboration entre nos deux sociétés partout où nous avons des boutiques en commun. C’est une fierté de partager nos univers. Et nous voyons de très beaux liens se tisser, au-delà du professionnel », commente Hélène Gemähling. Et Yann Bucaille-Lanzerac d’ajouter : « L’enjeu est de faire progresser les équipes Joyeux. L’humain c’est une compétence que nous voulons faire grandir ».
Plus de 15 ouvertures en cours
En 2017, le premier Café Joyeux était inauguré à Rennes. Cinq ans après, 9 coffee-shops ont été créés en succursale. Une ouverture a eu lieu en novembre à Lisbonne et un projet de franchise à Bruxelles est en cours. Aujourd’hui 90 personnes en handicap sont en CDI. « Nous avons réussi à nous structurer malgré le Covid. L’inclusion par le travail est un vrai plus. Les personnes avec handicap ont des ressources insoupçonnées. On voit les progrès », affirme avec fierté Yann Bucaille-Lanzerac, cofondateur avec sa femme Lydwine.
Et les projets ne s’arrêtent pas là, plus de 15 cafés devraient ouvrir d’ici 2 à 3 ans partout en France : Montpellier, Toulouse, Strasbourg… Un modèle particulier puisque les projets d’ouvertures sont montés par des bénévoles qui se chargent de trouver les mécènes, à l’image de Groupama qui prend à sa charge le loyer des Champs-Elysées. Chaque année, 5 à 6 équipes pilotes sont choisies parmi les 1 000 demandes spontanées reçues. Les cafés font en moyenne 150 m2 et peuvent aller jusqu’à 300 m2. Le chiffre d’affaires oscille entre 300 et 900 K€. Des boissons chaudes y ont servies, ainsi qu’une restauration légère, salades, croques, sandwiches. La carte a été composée par Thierry Marx, qui forme aussi les équipiers à la cuisine. Autre partenariat qui a du sens noué depuis un an.
Un emploi, mais aussi une formation
Car Café Joyeux n’offre pas seulement un emploi en CDI aux personnes en situation de handicap, mais aussi une formation. Outre l'apprentissage de la cuisine avec le chef Marx, les équipiers reçoivent une formation CFAJ de deux ans, certifiée par l’état : 5 h par semaine au sein même des cafés pour apprendre l’anglais, l’accueil, l’hygiène, etc. « Chez Café Joyeux, nous donnons d’abord un emploi, puis ensuite une formation », explique Yann Bucaille-Lanzerac.
Ici pas de turn-over, et surtout pas de crise du recrutement, les candidatures spontanées affluent. Et à voir le sourire des équipiers et les bonnes odeurs qui se dégagent de la cuisine ouverte, les Cafés Joyeux ont trouvé la clé d’un modèle réussi.