[Pret A Manger] Stéphane Klein, l’influenceur de la Rapide

Myriam Darmoni
Image
Stéphane Klein DG Pret A Manger

Discrète mais pas pour le moins créative, l'enseigne Pret A Manger réinvente les codes de la restauration rapide. Rencontre avec Stéphane Klein, directeur général Europe, qui décrypte pour nous les difficultés du marché et sa vision pour les dépasser.

Partager sur

Fondée 1986 par Julian Metcalfe et Sinclair Beecham, l’enseigne britannique Pret A Manger (JAB Holding) s’est implantée en France en 2012. « Jusqu’en 2015, nous nous sommes développés en propre. Aujourd’hui, nous comptons 50 établissements partout en France, dont 15 en franchise en travel retail », détaille Stéphane Klein, directeur général Europe hors UK. Et de préciser un plan de développement à venir dans les pays européens adjacents : « nous sommes en cours d’ouverture d’une quinzaine de site en Belgique, Luxembourg et Suisse »

Image
PRET A MANGER_Comptoir cafe_ CR Driss Hadria

Une enseigne créative

Discrète, faisant peu parler d’elle, l’enseigne n’en est pas pour autant moins offensive. Elle est même un modèle pour bon nombre de ses concurrents. Il y a un an, elle innovait et surprenait tout le monde en créant le premier abonnement café : pour la somme de 25 € par mois (initialement 20 €), les clients peuvent consommer jusqu’à 5 boissons par jour (30 min entre deux boissons). « Cet abonnement a été pour nous une manière de remercier nos clients de leur fidélité durant le Covid. A la réouverture, nous avons dû repartir de zéro. L’abonnement a été aussi une façon de créer une nouvelle façon de consommer. Nous l’avons augmenté en raison des 40 % de hausse du prix du café », précise le dirigeant.
En effet, la chaîne s’adresse essentiellement aux actifs et a décidé de ne pas mettre en place la livraison. Aussi, elle a dû affronter les bouleversements liés au télétravail. « Chaque jour télétravaillé nous coûte 20 % de chiffre d’affaires (NC) », analyse Stéphane Klein. Covid, télétravail, inflation, crise de l’énergie, nombreux sont les chantiers et les crises traversées par la restauration.

Se démarquer ? Une bataille quotidienne

« Il y a bel et un bien un avant et après Covid. Jamais il n’y a eu autant de vents contraires. Nous nous battons tous les jours pour offrir la même qualité à nos clients, les mêmes grammages. Nous ne rognons pas sur nos recettes. Il nous est impossible de répercuter les hausses subies. Nous faisons des arbitrages », poursuit-il. Alors l’enseigne, une fois encore, se démarque avec ce nouveau modèle de coffee-shop développé pour JDE Professional, Pret Coffee-Shop, récemment présenté. «  Nous avons apporté notre expertise et nos recettes à JDE, qui propose au tertiaire ce modèle. Il développe les machines, la commercialisation et la maintenance et nous les recettes, qu’il a d’ailleurs fallu adapter »

Un partenariat avec l'Agefiph signée en juin

Autre partenariat signé en toute discrétion, celui avec l’Agefiph en juin dernier sur l’emploi des personnes en situation de handicap. « C’est un non-sujet pour nous car nous avons toujours employé des handicapés, notamment des personnes sourdes, mais pas que, bien sûr. De même, que nous respectons sans effort l’égalité homme/femme. Tout ça est naturel ». 

Au sujet du réemploi ?

Enfin dernier sujet abordé en cette fin d’année 2022, la lutte contre le gaspillage et la suppression du plastique et l’entrée en vigueur au 1er janvier 2023 de la loi Agec. «  Nous luttons depuis toujours contre le gaspillage. Nous avons supprimé les pailles et les couverts en plastique depuis 2018. Nous distribuons nos invendus chaque soir depuis la création à des associations d’aide aux personnes en difficulté. Et pourtant ça coûte de donner car nous prenons en charge la logistique ». L’enseigne fabrique en effet chaque matin les salades et sandwiches consommés sur place à partir de produit ultra-frais dans les cuisines attenantes à chaque restaurant. C’est d’ailleurs sur place que sont lavés les tasses en porcelaine et couverts en inox utilisés pour le service à table. « Nous devons renouveler la vaisselle tous les deux mois en raison des pertes. Lors de nos tests, 75 % des contenants à salade réemployables disparaissaient. Pour les boissons, nous accordons une réduction de 50 cts aux clients qui apportent leur contenant. Une mesure qui date de bien longtemps avant le Covid ». En revanche, celle-ci n’est pas cumulable avec l’abonnement. Et de conclure sur le sujet de la vaisselle réemployable : « Nous devons trouver la solution technique avant la solution commerciale ». 

Myriam Darmoni
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire