La boulangerie contre-attaque

Pour sa 25e édition, le salon Sirha Europain se veut être la scène incontournable de la boulangerie française, la fameuse « french bakery », qui plaît tant à l’international. Surtout, cette édition sera sans nul doute l’occasion de découvrir la mue d’un secteur en pleine ébullition. Car sous le terme « boulangerie » deux mondes s’affrontent, celui des artisans-boulangers et celui des grandes chaînes, près d’une vingtaine en France, qui avec leurs dizaines, voire centaines de points de vente et plusieurs millions d’euros de chiffres d’affaires cannibalisent le fameux modèle français. C’est bien cette pluralité que le salon donnera à voir sur une surface de 10 000 m2. Et si les exposants sont de la partie, plus de 300 sont annoncés dont 15 % d’internationaux, l’événement est aussi le lieu des master class, 70 en tout, réparties sur 3 scènes : « Focus produit », « Grand entretien » et « Casser les codes », un rendez-vous de quarante-cinq minutes pour « parler sans tabou ». Cinquante intervenants sont programmés, parmi lesquels Rodolphe Landemaine, spécialiste de la boulangerie végétale, Thomas Teffri Chambelland, spécialiste des fermentations naturelles ou Christian Gillet, champion de France de boulangerie.

Comme d’habitude, plusieurs concours nationaux et internationaux se dérouleront durant le salon. Les 21 et 22 janvier, il y aura la sélection Europe de la Coupe du monde de la pâtisserie sous l’égide de Pierre Hermé, président. Au même moment se tiendra la Coupe du monde de la Boulangerie autour de 4 épreuves dont « restauration boulangère ». Enfin, la Coupe de France des écoles verra la nouvelle génération de moins de 22 ans s’affronter pour célébrer la boulangerie française et assurer son avenir. 

Surtout, l’événement souhaite mettre en avant le snacking, dénommé pour l’occasion « restauration boulangère ». Avec une surface d’exposition de 3 000 m2, c’est un tiers du salon qui est désormais donné à découvrir au sein de la scène « Bake & Snack ». Au 1er janvier 2023, il y avait plus de 51 000 points de ventes snacking dont 40 % de boulangeries. Et le sandwich reste ultradominant sur ce marché avec 2,61 milliards d’unités vendues l’an passé. Les boulangeries sont 96 % à présener une offre de restauration. Celle-ci assure désormais 30 à 55 % de leur chiffre d’affaires. Si le jambon beurre a toujours la cote, les sandwichs créatifs fleurissent : alternatives végétales, choix d’ingrédients haut de gamme (truffe, caviar…), les pains se diversifient. Ces quatre jours seront l’occasion de découvrir comment moduler son offre et proposer à ses clients une street-food contemporaine.