L’Agence Bio demeure sur ses gardes !

Claire Cosson
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Jean Verdier Président Agence Bio et Laure Verdeau

L'Agence Bio reste "vigilante" sur les budgets qui lui sont alloués pour promouvoir une agriculture sans pesticide ni engrais de synthèse et structurer cette filière.
 

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Transformateurs, distributeurs et stockeurs de produits bio en baisse

« Il y a encore des rounds budgétaires sur lesquels il faut être vigilant . » C’est ce qu’a déclaré, Jean Verdier, président de l’Agence Bio, lors d'une conférence de presse au Salon international de l'agriculture (SIA) à Paris. Le budget de fonctionnement de cette plateforme nationale, qui s’élève à 2,9 M€, avait été menacé par un amendement de la droite sénatoriale au projet de loi de finances 2025 auquel la ministre de l'Agriculture ne s'était pas opposée. Au bout du compte, il a été maintenu après une levée de boucliers générale des syndicats et des filières agroalimentaires. « L'actualité nous a secoués mais nous a aussi permis de faire beaucoup de pédagogie sur nos missions », a précisé Jean Verdier. Désormais, l’organisation espère que l'enveloppe du Fonds Avenir Bio destiné à soutenir des projets de développement de filières biologiques ne subira pas « un coup de rabot » dans le cadre de la baisse du budget du ministère de l'Agriculture, a expliqué sa directrice Laure Verdeau. L’an passé, ce fonds avait été abondé de 5 M€ au titre des crédits issus de la planification écologique pour atteindre 18 M€, indique le site de l'agence. Selon le dernier baromètre de l'Agence Bio, présenté mercredi, le nombre de producteurs engagés en bio a légèrement augmenté (+0,8 %) en 2024, s'établissant à 61 669 exploitations (sur un total de 390 000). Mais le nombre de transformateurs, distributeurs ou stockeurs de produits bio a lui baissé (-2,8 %).

Les prix montré du doigts

Concrètement, l’Agence Bio redoute une deuxième année consécutive de baisse des surfaces en bio : l'afflux de petits maraîchers ne compense pas la "déconversion" de grands céréaliers et les premiers chiffres pour 2024 suscitent "l'inquiétude" alors que l'objectif de 21 % de surfaces en bio en 2030 (contre 10% aujourd'hui) vient d'être inscrit dans la loi. « Ce serait un comble que le marché redémarre et qu'il faille importer des produits bio pour répondre à la demande », a précisé Laure Verdeau. La part des clients consommant au moins une fois du bio par mois a en effet drastiquement augmenté (de 40 à 76 % entre 2011 et 2021), avant de chuter en raison de l'inflation, à 54 %, en 2023. En 2024, cette proportion est restée stable alors même que les contraintes sur le pouvoir d'achat des ménages se sont un peu relâchées. Plus de 80 % des consommateurs occasionnels affirment que les prix du bio sont les principaux responsables de leur rareté dans les paniers de course.

Le bio, patrimoine culturel

Dans ce contexte, l’agence a lancé une nouvelle campagne collective de l’Equipe de France du Bio pour relancer la consommation. D’une ampleur inédite grâce à un budget accordé par le ministère en charge de l’agriculture au titre de la transition écologique, cette nouvelle campagne de 4,6 M€ T.T.C couronne un travail de fond d’un an pour aligner les professionnels des filières et du secteur autour de la raison d’être du bio « Faire le choix de produire autrement, pour permettre à chacun de consommer autrement ». Cette nouvelle campagne est adaptée aux attentes des consommateurs et adoptée par l’ensemble des filières : elle s’inscrit dans la notion de plaisir et met en avant à la fois l’attachement à notre patrimoine culturel et notre capacité à le faire vivre en le mettant au goût du jour avec comme hymne une version remixée d’une chanson de Bourvil, au potentiel de tube de l’été. 
La campagne s’articule en 3 vagues, dont la première a été lancée à l’occasion du SIA, où les productrices/producteurs, les transformatrices/transformateurs sont mis à l’honneur à travers des visuels produits et des accroches avec un ton humoristique. 

Claire Cosson avec l'AFP

Claire Cosson
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