Recrutement : cinq propositions du GHR pour sauver la prochaine saison
Le Groupement national des hôtelleries & restaurations de France (GHR) fait cinq propositions afin de faire face aux besoins en personnel des entreprises d'hôtellerie-restauration et sauver la prochaine saison estivale.
Selon l’enquête annuelle de Pôle emploi sur les besoins de main d’œuvre, le secteur de l’hôtellerie restauration prévoit près de 400 000 projets de recrutement en 2023 dont la moitié sont des emplois saisonniers (+ 30 000 par rapport à 2022 et + 75 000 par rapport à l’année de référence 2019).
Les régions dans lesquelles les projets de recrutement sont les plus importants sont l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Ile-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur, trois grandes destinations touristiques. Au niveau national, tous métiers confondus, les emplois de serveur figurent en 1er parmi les emplois les plus proposés aux candidats. Les aides, apprentis et employés polyvalents en cuisine figurent en 3ᵉ position de la liste et les postes de cuisinier arrivent en 10ᵉ position. Ces emplois, bien que difficiles à pourvoir dans 2 cas sur 3 selon les recruteurs, ne figurent cependant pas dans le top 10 des emplois les plus difficiles à pourvoir. La preuve, selon le GHR, que les mesures déployées (hausse de salaires par exemple) ou à venir (comme celles relatives à la protection sociale) qui ont pour objet d’améliorer encore l’attractivité des métiers de l’hôtellerie portent leur fruit. « Mais ce travail d’attractivité doit se poursuivre, notamment à l’attention des travailleurs saisonniers », explique Didier Chenet, président du GHR.
Le GHR fait donc cinq propositions afin de faire face aux besoins en personnel des entreprises et sauver la prochaine saison estivale :
1-Développer, sous tutelle de la Branche HCR, les dispositifs des POEC et POEI (préparations opérationnelles à l’emploi collectives ou individuelles) à destination des chômeurs de longue durée qui ont prouvé leur efficacité. L’organisation professionnelle propose ainsi « d’ouvrir ces dispositifs à d’autres publics, comme les étudiants et tous ceux qui veulent faire une saison, en adaptant la durée de ces formations aux profils des candidats et aux besoins des entreprises et en allouant à la branche un budget significatif afin de multi plier les formations et insertions ».
2-Faciliter le recrutement des travailleurs étrangers et d’inscrire les métiers du secteur HCR dans la liste des métiers en tension au niveau national et dans les listes régionales ainsi que de lever l’obligation faite aux entreprises de s’acquitter d’une taxe à l’occasion de la régularisation d’un travailleur étranger occupé dans un emploi déclaré de façon irrégulière (par exemple sous un alias).
3-Inciter les entreprises à mettre à disposition des saisonniers des logements, d’abord en étendant au secteur de l’hôtellerie restauration les mesures fiscales appliquées dans le gardiennage ou la sécurité qui permet aux entreprises de récupérer la TVA sur leurs dépenses d’acquisition, d’aménagement et de mise à disposition gratuite de logements, ensuite en revoyant le régime social et fiscal de ces avantages en nature.
4-Le GHR porte également un projet de CDI des 4 saisons permettant d’occuper sur un même territoire des salariés dans des établissements saisonniers au moyen d’une prise en charge partielle par Pôle emploi des salaires pour les périodes d’inactivité et de congés.
5-Enfin, le GHR plaide pour un recours encadré aux autoentrepreneurs qui s’imposent de plus en plus nombreux dans le marché du travail.
« Ces mesures sont urgentes. L’an passé, lors de la saison estivale, 59 % des professionnels du secteur de l’hôtellerie restauration avaient dû freiner leur activité faute de personnel », commente Didier Chenet.