
Observatoire de l’emploi des entrepreneurs GSC/Altares du 1er semestre

Au S1 2025, plus de 170 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi chaque jour. Les dirigeants expérimentés, à la tête d’une entreprise de plus de 10 ans en moyenne, sont impactés. Plus de 4 entrepreneurs sur 10 dans la restauration traditionnelle ont perdu leur emploi au 1er semestre.
Chiffres
31 260 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi au 1er semestre 2025 selon l’association GSC et la société Altares qui viennent de dévoiler les résultats de leur Observatoire de l’emploi des entrepreneurs. Soit un chiffre toujours très élevé mais une augmentation plus modérée (+ 4,3 %) par rapport au S1 2024. Le secteur de l’hébergement, restauration, débits de boissons est largement touché avec 4 164 pertes d’emploi (+ 11,5 %), dont plus de 4 entrepreneurs sur 10 dans la restauration traditionnelle assise.
Régions
Une majorité de régions sont concernées, mais on perçoit des signaux positifs dans certains territoires. L’Ile-de-France est l’un des plus impactés, concentrant près d’un quart des pertes d’emploi au S1 2025. 7 507 chefs d’entreprise se sont retrouvés en situation de « chômage », soit une hausse de 4 % sur un an. Cette évolution, alignée sur la moyenne nationale, demeure toutefois plus contenue que celle observée un an plus tôt dans la région. En Nouvelle-Aquitaine, 2 754 femmes et hommes sont concernés, soit une hausse de 18 %. Les secteurs du bâtiment, de l’hébergement, restauration et débits de boissons, et de l’industrie sont particulièrement à la peine dans cette région. La Bretagne enregistre le taux le plus bas (+ 0,7 % ; 1 084). Dans trois régions, les pertes d’emploi des chefs d’entreprise ont légèrement reculé : Bourgogne-Franche-Comté (- 1,4 %), Provence-Alpes-Côte d’Azur (- 0,8 %) et Grand Est (- 0,2 %).
Commentaires
« Attention aux faux-semblants : si les pertes d’emploi des dirigeants semblent ralentir au premier semestre 2025, elles se maintiennent à des niveaux préoccupants, révélateurs d’un tissu entrepreneurial toujours sous tensions. Ces derniers mois ont été particulièrement instables avec une croissance faible, un climat des affaires dégradé et des incertitudes commerciales persistantes. Les chefs d’entreprise évoluent dans un environnement de plus en plus contraint. La pression sur les trésoreries, la prudence des consommateurs et les tensions sur certains marchés fragilisent les structures. Le second semestre s’annonce encore complexe et les arbitrages budgétaires de l’État seront déterminants. Il est donc essentiel de sensibiliser aux filets de sécurité financiers existants, qui permettent aux entrepreneurs d’anticiper une situation de perte d’emploi », commente Hervé Kermarrec, président de l’association GSC.
« Le premier semestre 2025 a confirmé nos inquiétudes exprimées en début d'année avec un nombre historique de liquidations judiciaires et donc un niveau très élevé de pertes d'emploi de dirigeants. Cette situation de risque pèse lourdement sur les épaules des entrepreneurs amenés à devoir faire sans cesse des arbitrages professionnels et personnels parfois douloureux pour maintenir leur activité. Les trésoreries sont encore très tendues et les incertitudes fortes. Si quelques timides signaux permettent d'envisager une faible amélioration au second semestre 2025, celle-ci devrait être encore insuffisante pour inverser sensiblement la tendance sur la perte d’emplois. Les prochains mois seront décisifs », explique quant à lui Thierry Millon, directeur des études Altares.
Méthodologie
Les données sont issues de l’analyse des entreprises, hors sociétés civiles et associations, placées directement, par conversion ou par résolution du plan en liquidation judiciaire par le Tribunal de Commerce ou Judiciaire. Ne sont pas intégrées les procédures de fermeture ou dissolution à l’amiable de même que les révocations des mandataires sociaux.

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