Congrès de sortie de crise pour l’Umih

D’emblée, le président confédéral Roland Héguy prévient : « s’il y a un nouveau confinement, nous ne passerons pas la frontière ». Pour autant, la situation liée à cette crise n’est pas aussi pessimiste, à date. « Les voyants sont plutôt positifs », reprend Roland Héguy, mettant en avant les efforts du gouvernement depuis le début de la pandémie.

Si la crise Covid a évidemment tenu une grande part dans les débats sur son aspect sanitaire, ce sont surtout ses conséquences humaines qui ont été au cœur des discussions. Se pose aujourd’hui un véritable problème d’activité du secteur. « Nous allons participer pleinement à la campagne de communication sur la Destination France », précise Hervé Becam, vice-président confédéral, insistant sur trois mots clés : former, fidéliser et garder les personnels. Cela doit passer par une remise en question générale du secteur sur les conditions de travail (revalorisation de la grille salariale, épargne salariale, intéressement et participation, obtention de titres-restaurants ou chèques-vacances, notamment), une entrée plus concrète dans l’ère du numérique et une politique environnementale plus poussée par l’ensemble du secteur CHR. Un calendrier social doit être mis en place, pour permettre une session de discussions entre les partenaires sociaux et le gouvernement, à compter du 1er janvier et pour une durée de six mois, au minimum.

Le pari est grand dans un secteur qui a perdu 30 % d’effectifs ces dernières années et dans lequel plus de 60 % des salariés ont moins de 30 ans, avec une vision désormais différente de la carrière : le CDI semble moins important pour eux que les conditions de travail. Par ailleurs, en école hôtelière, 60 % des diplômés quittent le secteur au bout de deux ans d’exercice (contre un peu moins de 25 % en CFA). L’une des pistes envisagées pour pallier ces manques est le recrutement massif de migrants en situation régulière, via une formation. « Nous avons déjà eu recours à ces recrutements, rappelle Roland Héguy, avec à la clé de très belles histoires de vie. »

Emmanuel Didierjean