
Top 100 « Notre activité est prévue en croissance de plus de 15 % en 2025 »

Entretien réalisé le 17 juin.
La restauration pèse désormais près de 7 % de l’activité du Groupe Stef en France, et au niveau européen également. Le chiffre d’affaires comptable de Stef Restauration France, qui représente le chiffre d’affaires que nous portons et facturons en marchandises par notre propre 4 PL Stef Restauration France, plus notre chiffre d’affaires de prestataire logistique, s’élève 748 M€ en 2024, contre 664 M€ en 2023, soit une progression de 12,65 %. Quant à notre impact marché, qui intègre principalement QSR Logistics, notre joint-venture avec QSL qui sert Burger King, Quick et Five Guys, il s’élève à 1 550 Md€ en 2024 contre 1,3 Md€ l’an dernier, c’est-à-dire 19 % de croissance.
Pour résumer l’année 2024, deux mots se détachent : conquête et résilience. Conquête parce que nous avons fortement augmenté notre capacité de stockage et nous avons pris des parts de marché. Résilience face à la tendance du marché de la restauration qui a été déceptive. En mai et juin, il y a eu une énorme inflexion due à une double cause : des conditions météorologiques défavorables, et puis, le 7 juin 2024, la dissolution surprise de l’Assemblée nationale qui a installé les Français dans une période d’incertitude. Par ailleurs, si en 2024 les ouvertures de restaurants ont continué, en revanche les ventes moyennes par établissement fléchissent, rendant la progression d’ensemble moins soutenue. Les ouvertures de restaurants ne parviennent pas ou plus - cela dépend des enseignes - à compenser la baisse des volumes unitaires. Quant aux JOP, bien qu’ils aient généré un surcoût d’activité ponctuel dans certaines zones géographiques, ils ont principalement permis de compenser la baisse de la consommation domestique sans créer le surplus d’activité espéré par les professionnels du secteur.
Dans tout ce contexte, notre croissance de 12,65 % en valeur, permise grâce à des démarrages de nouveaux dossiers, devrait être relativement atypique, sachant qu’il n’y a pas un impact inflation significatif sur le marché en 2024, d’un point de vue business.
Pour nous, ce qui marque l’année, c’est la mise en service de 4 extensions d’entrepôts existants sans interruption d’activité, pour une augmentation de 20 % de capacité opérationnelle. Le site du Plessis-Pâté devient un site de taille comparable à Bondoufle, notre plus important site historique. Il s’appuie sur un client principal, Burger King, et sur d’autres clients que nous avons démarrés en 2024, avec un développement en volume particulièrement important en 2025.
À Nemours, notre deuxième site agrandi, nous avons fortement augmenté les capacités pour accompagner l’arrivée de nouveaux clients. La troisième extension concerne notre entrepôt de Lyon, où nous avons créé une nouvelle chambre pour accompagner nos clients actuels et futurs. Enfin, nous avons agrandi le site de Miramas, où nous avons inauguré une ligne robotisée de préparation de colis et construit une nouvelle chambre en surgelé.

Nous l’avons démarrée en pilote avec un seul client, Burger King. Démarrer une ligne robotisée nécessite un important travail de collaboration avec l’enseigne et ses industriels pour normaliser les packagings. Ce processus prend du temps, car les ajustements industriels sont plus longs à mettre en place que les aspects logistiques. Après neuf mois de fonctionnement, nous sommes pleinement satisfaits du fonctionnement de cette ligne robotisée. Nous procédons actuellement aux adaptations nécessaires pour intégrer deux autres clients, Quick et KFC, dès la fin de l’été.
Cette ligne a déjà traité 200 000 colis. D’ici à la fin de l’année, nous estimons qu’elle atteindra un rythme d’environ 1 million de colis annuels. Avec un poids moyen de 12 kg par colis, pouvant aller jusqu’à 15 kg pour certaines références, cela représente un volume conséquent. Cette installation répond à deux enjeux majeurs : améliorer les conditions de travail des préparateurs de commandes en surgelé et accompagner nos trois principaux clients en restauration commerciale présents sur ce site, qui représentent également le plus fort potentiel de croissance. Cette ligne peut monter en capacité jusqu’à 2 millions de colis annuels, nous permettant d’accompagner nos clients sur les dix prochaines années. Sa mise au point a demandé beaucoup de travail, et constitue une grande satisfaction.
Bien que cela reste confidentiel sur ce projet, je peux indiquer qu’au global Stef a investi plus de 35 M€ dans sa BU Foodservice en 2024. L’engagement du groupe sur le marché de la restauration est manifeste.
Notre activité est prévue en croissance de plus de 15 %. Cette nouvelle progression ne sera pas liée à la croissance du marché proprement dite, mais portée par de nombreux projets spécifiques.
Ainsi, 50 % de notre croissance proviendra du démarrage de 5 nouveaux clients : trois enseignes de la galaxie Auchan, dont Il Ristorante et Flunch depuis le début de l’année, mais aussi les boulangeries Feuillette et Dunkin’.
Un quart de notre croissance viendra de l’effet année pleine de nos démarrages de 2024 : Sodexo, Domino’s, Wingstop… Enfin, le dernier quart résultera de ce que nous anticipons comme une année un peu meilleure chez nos clients historiques, si les conditions météorologiques restent favorables.
Nous venons d’ouvrir notre plateforme de Bédée, près de Rennes. C’est une plateforme entièrement conforme aux standards Stef : achat de terrain, construction en propre, portée par ImmoStef, avec une importante part de photovoltaïque. Nous bénéficions d’une connexion avec une station à gaz située juste à côté, ainsi qu’une station de biodiesel. Tous les éléments sont réunis pour constituer un investissement particulièrement vertueux. Ce site démarre pour Burger King et nous apporte une capacité additionnelle dans l’Ouest de 7 300 m². Il offre également un potentiel d’extension de plus du double.
Premièrement, nous prévoyons de renforcer nos effectifs de près de 14 % dans l’année. Nos ambitions de recrutement sont importantes et concernent les cadres, les jeunes diplômés et, massivement, les opérateurs.
Deuxièmement, nous mettons en place 4 nouvelles centrales photovoltaïques, nous permettant de passer de 1 000 kilowatts-crête à 2 500 kilowatts-crête de capacité photovoltaïque. Ainsi, sur 2025-2026, après les démarrages des nouvelles centrales, nous atteindrons pour la seule BU Foodservice environ 13 % de consommation annuelle issue du photovoltaïque, sur les sites de Plessis-Pâté, Nemours, Rennes, Lyon, Bordeaux et Miramas.
Troisièmement, sur la partie transport, nous avons désormais atteint 45 % de réduction de l’impact CO2 par rapport à 2019, point de départ de la démarche Moving Green. Cette performance résulte de plusieurs investissements : le recours massif de Stef au B100, l’utilisation de camions biogaz principalement en région parisienne mais aussi à Lyon ; et le démarrage des camions électriques : 1 à Bordeaux l’an dernier, 2 à Paris et 1 à Lyon cette année. Nous atteignons des niveaux d’autonomie raisonnables pour notre activité et nous avons donc franchi le pas.
Quatrièmement, nous investissons dans des ressources humaines spécialisées. Aujourd’hui, 70 % de l’activité du groupe Stef en Foodservice se réalise en France et 30 % en Europe, et la BU porte le développement européen de cette activité Foodservice. Nous avons donc structuré une équipe de développement européen au sein de l’équipe française. En prenant cette dimension additionnelle, nous déployons nos outils, nos méthodes de travail, nous créons des task-forces pour accompagner nos collègues en Italie, au Portugal, en Espagne ou encore en Belgique.
C’est un élément très important parce que la grande majorité de nos clients en France, sont des clients européens et mondiaux, donc, à un moment donné, ils nous demandent de déployer la même démarche au Portugal, en Espagne, en Italie… voire aux Pays-Bas !
Je pense que le grand challenge consiste à accompagner simultanément le développement européen de nos clients et leur croissance en France. C’est un véritable enjeu humain et organisationnel. Et le deuxième challenge principal, dans un marché atone, c’est de continuer à assumer la croissance du dispositif puisque, en 7 ou 8 ans, nous aurons réalisé plus de 100 M€ d’investissement. Il faut réussir à absorber tout cela tout en continuant à prendre de la part de marché et à bien piloter notre croissance. La conquête de parts de marché devient de plus en plus technique. Il n’y a plus de démarrage copié-collé : démarrer un dossier client, c’est une nouvelle aventure à chaque fois !