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[TOP INDEPENDANTS 2023] Susciter des vocations grâce à l’alternance

Olivier Bitoun
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Les formations professionnelles pour les métiers de services, accessibles à travers l’alternance, se voient consacrer une brochure. L’occasion de mettre un coup de projecteur sur ce secteur qui peine à recruter dans les CHR et chez les distributeurs. Retrouvez l'intégralité du dernier numéro de Zepros Distributeurs RHD et son Top Indépendants 2023 ici.

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Six sur dix ! Six des dix « métiers en tension » mis en avant dans la récente brochure pour l’orientation professionnelle Onisep/Akto*, intitulée « Les Métiers des services », concernent le secteur des CHR et ses distributeurs : serveur, manager d’équipe en restauration rapide, cuisinier, chauffeur-livreur, cheffe d’équipe en propreté, préparateur de commandes... « Nous avons choisi ces 10 métiers en regardant ceux qui occupent le haut des tableaux des postes à pourvoir à l’Insee et à Pôle Emploi », déplore Thierry Boukarabila, président CPNE-HCR, vice-président SPP HCR. Jugez plutôt : 17 393 postes de cuisiniers proposés au 1er septembre, 28 262 de serveurs, 1 971 de managers d’équipe en restauration rapide, mais aussi 3 452 offres d’emploi de chauffeur-livreur... Et que dire des postes de préparateur de commandes dans les entrepôts des distributeurs très souvent sans preneur ?

Partout des difficultés existent pour recruter dans ce secteur où les métiers ont « une image très dégradée, à tel point que les candidats même sans emploi ne veulent pas y aller », s’alarme Thierry Boukarabila. Et quand le secteur séduit, il ne parvient pas à retenir. « Le turn-over moyen dans nos métiers est de 71 % soit près du double de celui des autres filières professionnelles (34 %) », poursuit Thierry Boukarabila.

Un million d’apprentis par an en 2027
La publication de la brochure Onisep/Akto suffira-t-elle à inverser les chiffres ? Distribué depuis septembre 2023, ce flyer gratuit de 20 pages (également téléchargeable sur le site d’Akto icicestmaplace) s’adresse aux jeunes en recherche d’orientation professionnelle, à leurs familles et aux équipes éducatives. Inscrit dans la collection Pourquoi pas moi ? de l’Onisep, le flyer est dédié aux métiers accessibles via l’alternance. Le secteur CHR se prête bien à ce type de formation ; la conjoncture aussi malheureusement. « Notre branche est la seule à avoir connu une baisse, estimée à 19 000, du nombre de ses apprentis au cours de l’année scolaire 2021-2022», s’alarme Thierry Boukarabila. Dans le même temps, le gouvernement fixait en mars 2023 l’objectif d’atteindre « 1 mil- lion d’apprentis par an d’ici à 2027 » (837 000 en 2022). Le secteur pourrait en profiter. Mais c’est le regard porté sur ses métiers qu’il faut faire évoluer. Dans la brochure, l’intention est de mettre en avant les notions de « métier », de « compétence » et de « carrière », « pour en finir avec l’idée que
les CHR n’offrent que des postes précaires, bouche-trou où l’on travaille quelques mois pour se payer des études ou des vacances ! », espère Thierry Boukarabila, avant de compléter, « ces trente ou quarante dernières années, notre secteur était perçu comme un ascenseur social ». Si l’information pratique (détail des cursus, guide d’inscription et réponses aux questions courantes) occupe une part du livret, les témoignages sont privilégiés. Dix portraits d’anciens élèves alternants âgés de 17 à 32 ans - première formation et reconversion - incarnent ce parcours de formation et le valorisent par leur réussite professionnelle. On y découvre notamment les histoires de Roch-Antoine (19 ans) qui a choisi d’être chauffeur-livreur, d’Alpha (17 ans) désormais serveur dans les hôtels, cafés et restaurants, de Johanna (25 ans), chef d’équipe dans la restauration rapide ou encore de Kevin (32 ans) qui a achevé sa reconversion comme cuisinier dans la collective. 


*Akto est l’opérateur de compétences (Opco) de 27 branches professionnelles du secteur des services dont l’hôtellerie-restauration, la propreté, la sécurité privée ou le commerce de gros. Akto accompagne 327000 entreprises et 3,6 millions de salariés. En 2022, plus de 127000 personnes sont entrées en alternance.

Les principes de l’alternance

Le dispositif de formation : alternance de phases d’enseignement théorique et pratique dans un établissement de formation (lycée professionnel, centre de formation d’apprentis, université) et de périodes de travail chez un employeur sous la conduite d’un tuteur ou d’un maître d’apprentissage. Le rythme de l’alternance varie selon les formations.
• Un avant-goût du travail : le candidat signe un contrat de travail (CDD ou CDI). À la fois salarié et apprenant, il perçoit un salaire en fonction de son âge, de son année de contrat d’alternance et du niveau du diplôme préparé.


Les candidats à l’alternance
• Jeunes de 16 à 29 ans en « contrat d’apprentissage », c’est-à-dire en formation initiale (CAP, bac professionnel, BTS, BUT, licence, master, titre professionnel du ministère du Travail). Durée : de 6 mois à 3 ans.
• Jeunes de 16 à 25 ans et demandeurs d’emploi de plus de 26 ans pour un « contrat de professionnalisation » : diplôme, titre professionnel, CQP ou qualification reconnue par une convention collective de branche professionnelle. Durée : de 6 mois à 1 an, voire 3 ans.

L’ALTERNANCE. UNE VOIE DE SUCCÈS.

75 % occupent toujours un emploi 6 mois après la fin de leur formation. (Sur les 5 093 alternants interrogés pour la brochure Pourquoi pas moi ?)
•Près de 1 jeune sur 2 est resté dans l’entreprise qui l’a formé
• 78 % jugent que leur emploi correspond à leur formation
Source : «Enquêtes de satisfaction et d’insertion professionnelle», Akto, campagne 2021-2022.

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