Estivin Primeurs de Loire, Lauréat des Trophées EVE 2022

Ce programme vise à encourager les acteurs de la chaîne du transport routier à réduire les gaz à effet de serre (GES) et à limiter les polluants atmosphériques.

Le trophée reconnaît les efforts d'ESTIVIN pour l'intégration de flux amont aval et son optimisation des tournées, ainsi que ses engagements pour réduire son impact sur l'environnement (signature de la Charte CO2, Programme de formation ECLER pour ses chauffeurs, démarche d'amélioration continue...).

Nous avons rencontré Philippe Bertin, son Directeur Général Groupe, pour en savoir plus sur cette démarche et les raisons de son succès.

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Le groupe ESTIVIN opère au stade du commerce de gros en BtoB et plus particulièrement dans les produits frais. Le groupe s’est bâti sur les fondements d’une croissance externe maîtrisée et synonyme de proximité pour ses clients. C’est ainsi que la totalité de ses clients est livrée à partir d’un dépôt ESTIVIN situé à moins de 100 km.

Affilié au réseau national VIVALYA, premier groupement de distributeurs de fruits et légumes frais en France, les 15 filiales de négoce d'ESTIVIN ont la confiance des principaux intervenants de la restauration concédée.

Spécialistes du dernier kilomètre, les 9 des 11 filiales "livreuses" d’ESTIVIN sont inscrites au Registre des Transporteurs, ce qui leur permet d’intervenir en tant que transporteur pour le compte de clients tiers dans une logistique dite du dernier kilomètre.

A une époque où l’énergie coûte de plus en plus cher et où les circuits-courts sont mis en avant, le métier de grossiste local prend tout son sens : ESTIVIN est le seul acteur à pouvoir mutualiser dans le même camion les commandes de ses clients, la distribution de marchandises auprès de clients tiers, et d’y combiner ses flux amont correspondant à la ramasse (en retour de tournées) de marchandises, là encore pour son propre compte ou pour des partenaires logistiques.

Le Groupe ESTIVIN s’est engagé dans le dispositif "Objectif CO2" en 2015 puis a renouvelé la démarche en 2018. En réorganisant ses tournées et en y intégrant les flux de leurs fournisseurs, clients et transports pour tiers, l’entreprise a pu proposer des partenariats avec des producteurs locaux et des partenaires transports, permettant ainsi d’économiser 30 000 litres de gazole et 90 tonnes de CO2 par an.

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• Pouvez-vous nous expliquer comment votre démarche vous a permis d’intégrer vos flux aux échanges régionaux ?

A vrai dire, nous avions "ouvert" notre logistique à des flux externes régionaux il y a de nombreuses années, et cette démarche nous a conduits à renforcer et développer les partenariats avec des acteurs locaux ou des logisticiens.

Nous avons engagé une démarche d’optimisation de tournées. Nos chauffeurs livrent nos propres clients et s’entremêlent entre ces livraisons des livraisons pour le compte de clients tiers. Ensuite, nos camions ramassent les produits de nos producteurs locaux afin d’éviter les retours à vide. Ce faisant, nous optimisons notre logistique et réduisons notre empreinte carbone.

La mise en place de la géolocalisation a une grande valeur ajoutée puisqu’elle nous permet de gérer au quotidien et en temps réel les tournées et les ramasses.

• En quoi votre démarche va dans le sens des clients (collectivités, restaurants…) qui nous demandent de plus en plus de produits locaux ?

Chez ESTIVIN, nous sommes très attachés à notre rôle de partenaire local. Bien implantés au niveau régional, nous avons un sourcing avant tout local et n’allons chercher plus loin que ce que nous n’avons pas à proximité. En cela, nous sommes en parfaite cohérence avec les attentes de nos clients et des consommateurs en général.

Nous travaillons depuis de nombreuses années avec une cinquantaine de producteurs locaux. Ces derniers ont pour la majorité mis en place des démarches de certification environnementale (de type HVE), ce qui nous permet d’allier les exigences de la loi Egalim et de maintenir notre ancrage local. La réglementation nous a servi de tremplin dans le sourcing de produits labellisés éligibles pour les restaurations collectives.

Notre priorité est toujours de privilégier le local, et c’est pourquoi nous accompagnons même nos producteurs locaux dans des démarches de certifications environnementales (partenariat avec Chambre d’Agriculture, conseils, audits fournisseurs etc…).

• Quels ont été les avantages de vous engager dans Objectif CO2 ?

Outre notre responsabilité de contribuer, à notre échelle, à la réduction des émissions de CO2, cet engagement depuis 7 ans porte ses fruits en termes d’image auprès de nos clients et lors des appels d’offres des collectivités publiques. Cela nous permet également de maîtriser nos consommations de carburant et donc l’impact économique de nos livraisons.

Notre action principale est une action continue par la formation avec des rappels réguliers des chauffeurs à l’écoconduite et la formation au programme ECLER (Economie Circulaire et Logistique Ecologique et Responsable) en partenariat avec le Cemafroid.

Nous avons également investi dans des camions hybrides pour nos tournées de centre-ville. Le poids total en charge de ces camions est de 7,5 tonnes. Ces camions fonctionnent avec un démarrage électrique puis passent à une consommation gasoil. Le système de récupération se met en route au moment de la décélération.

• Peut-on considérer que la charte vous a servi de "tremplin" pour arriver à mettre en place de telles pratiques ? Allez-vous renouveler cet engagement ?

Bien sûr ! La direction a été moteur pour ce projet, ce qui a facilité sa mise en œuvre notamment en termes d’investissements. Les différents axes d’amélioration nous ont poussés dans notre réflexion et nous avons été très bien accompagnés sur ce dossier parfois complexe. Les chauffeurs ont été rapidement réceptifs et volontaires.

Cet engagement nous motive à toujours lancer de nouveaux projets !

• Quels conseils donneriez-vous à des transporteurs qui souhaiteraient initier des partenariats locaux auprès de producteurs ou de transporteurs ?

Il s'agit d'une solution incontournable pour obtenir des parts de marché en respectant les enjeux environnementaux auxquels ils devront faire face dans les années à venir.