[Grèves] Le secteur du tourisme appelle à la responsabilité collective

Jean Charles Schamberger
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CONFÉDÉRATION DES ACTEURS DU TOURISME
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Les grèves prolongées impactent et inquiètent de plus en plus le tourisme. Toutes les activités du secteur sont touchées de plein fouet constate la Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT) réunie en cellule de crise le 18 décembre pour faire un premier bilan. La CAT -qui regroupe des opérateurs des secteur hôtellerie-restauration, tour-opérateurs, agences de voyage, hôtellerie de plein air, résidences de tourisme, domaines skiables, transports de voyageurs, transports fluviaux et évènementiel- alerte « des lourdes conséquences de la grève que ce soit à Paris, en Ile-de-France ou en régions ». En ce qui concerne la restauration, la baisse de fréquentation serait de 50 % en moyenne dans les établissements. Les agences de voyages et les tours opérateurs constatent quant à eux une baisse de réservations de 50 % par rapport à la même période en 2018, année déjà impactée par le mouvement des Gilets jaunes.
Selon la CAT, qui appelle à la responsabilité collective, les pertes d’activités des professionnels durant cette période ne seront jamais rattrapées et certaines entreprises sont dans des difficultés financières pouvant devenir dramatiques : licenciements économiques, fermetures… « Trop c’est trop ! Le droit de grève existe dans notre pays mais nous ne pouvons pas accepter qu’il fragilise la France et mette en danger des entreprises et leurs salariés. Tous les efforts pour développer l’attractivité touristique de la France sont balayés par ces mouvements sociaux qui nuisent à l’image de notre pays et à son développement touristique », commente Roland Héguy, président de la CAT.

Des accompagnements mis en place

Paris a annoncé le 19 décembre le déblocage d’une aide de 2,5 M€ pour aider les commerçants et artisans parisiens impactés par les manifestations de cette fin d’année. Ces derniers seront exonérés pour le mois de décembre des droits de terrasses et d’étalage. La Ville de Paris doit réunir ce vendredi 20 décembre les représentants des commerçants afin d’évaluer au mieux leurs besoins, ainsi que l’impact des manifestations récentes sur leurs enseignes. « Par ailleurs, la Ville demande à l’État d’assumer ses responsabilités concernant les demandes d’indemnisation des boutiques impactées par les manifestations de l’année dernière qui n’ont toujours pas été prises en compte », ajoute la Ville de Paris.
Un dispositif dit de « brigade mobile » vient également d’être mis en place à Paris. Sa mission est d’aller à la rencontre des entreprises pour les inviter, lorsqu’elles rencontrent des difficultés, à solliciter le dispositif d’aide et d’accompagnement mis en place par le gouvernement.Pour rappel, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre, ont décidé le 11 décembre dernier : une revue des entreprises qui ont déjà bénéficié des dispositifs de reports de charges sociales et fiscales du fait du mouvement des Gilets jaunes, afin de s’assurer que leurs échéanciers de paiement sont cohérents avec leur situation actuelle. Des aménagements peuvent être accordés, au cas par cas, si ces situations individuelles ont évolué, de manière à ne pas mettre en difficulté les entreprises concernées ; une réactivation des mesures d’étalement fiscales et sociales et de chômage partiel en ciblant dans un premier temps l’Ile-de-France et le secteur du tourisme, particulièrement impactés ces derniers jours ; la désignation d’un référent de haut niveau auprès du directeur général des entreprises, qui travaillera en lien avec les fédérations et les collectivités locales pour définir les modalités d’information et d’accompagnement pertinentes des entreprises en fonction de l’évolution de la situation dans les prochains jours.
Jean Charles Schamberger
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