Laurent Repelin (Géco Food Service) : « La restauration commerciale est un maillon stratégique pour la reprise de l’économie »

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Les fournisseurs se mobilisent aux côtés de la restauration commerciale pour faire avancer la réflexion autour de la reprise prochaine. Ils envisagent une réouverture le plus rapidement possible avec toutefois un délai d’anticipation . « Il est utopique de croire que l’on peut rouvrir le 2 juin en donnant l’information le 27 mai », prévient Laurent Repelin, président du Géco Food Service.

La bonne nouvelle ce serait la réouverture le 2 juin… avec un délai d’anticipation de 15 jours à 3 semaines. « Il est utopique de croire que l’on peut rouvrir le 2 juin en donnant l’information le 27 mai. Il faut que les restaurateurs commandent, que les distributeurs s’approvisionnent, et que l’outil de production soit lancé sur des références qui ne sont plus nécessairement fabriquées aujourd’hui... La bonne nouvelle, ce serait aussi que les pouvoirs publics donnent un ‘’oui’’ franc et massif -et pas du bout des lèvres- à la réouverture de la restauration commerciale, en considérant qu’elle est aussi là pour nourrir au quotidien les actifs et qu’elle n’est pas seulement une restauration de loisirs ou destinée aux touristes », résume Laurent Repelin. Le président du Géco Food Service* continue de sonner « le tocsin » auprès des pouvoirs publics afin de dire combien il est important que la restauration commerciale redémarre et que cette réouverture doit être parfaitement préparée. Pour l’association de fournisseurs, la restauration commerciale n’est pas en effet une option mais un maillon stratégique pour la reprise de l’économie et un accompagnement pour les actifs qui reviendront sur leur lieu de travail après le déconfinement. Les offres alternatives ne suffiront pas en effet à alimenter tous ceux qui ne disposent pas de restaurant d’entreprise ; quant à la « gamelle », elle posera des difficultés de localisation et circulation aux collaborateurs au moment du réchauffage. Une communication forte, portée auprès des pouvoirs publics par le Géco et 7 autres organisations (Agores, CGI, FCD, Fedalis, Navsa, Snarr, SNRTC) qui se sont mobilisés ensemble afin de montrer l’importance de l’interaction des secteurs qu’elles représentent.

Deuxième message : la grande proximité entre les maillons que sont les fournisseurs et les restaurateurs. « C’est vraiment un travail de filière et c’est un secteur qui impacte énormément nos industries », souligne le président du Géco Food Service qui a notamment effectué une grande partie de sa carrière chez Savencia. La crise sanitaire que connaît ce marché de la CHD - laquelle a démarré en fait depuis le mois de janvier (manque de visiteurs chinois), qui s’est poursuivie en février et début mars (annulations d’événements) et qui a entraîné son arrêt complet depuis le 15 mars- a de quoi inquiéter gravement le Géco. « L’activité du trimestre sera en baisse de 16 % par rapport à l’année dernière, avec des réalités différentes selon les segments : - 7% en circuits alternatifs, - 10 % en restauration sociale et - 20 % en restauration commerciale », indique Laurent Repelin. Quant aux membres du Géco, la baisse d’activité se situerait dans une fourchette de 50 % à 80 %, voire davantage pour certaines branches.

Mise en place d'une foire aux questions

Très à l’écoute du point ministériel qui aura lieu le 14 mai (Comité Tourisme), le Géco a envisagé pour sa part une réouverture début juin. C’est ce qui l’a guidé à travers toutes ses actions menées jusqu’à présent. Les fournisseurs réitèrent en effet qu’ils demeurent très mobilisés aux côtés de la restauration et que c’est ensemble qu’ils arriveront « à faire bouger et avancer les choses, à court, moyen et long terme ». Parmi les différentes actions menées, la finalisation d’un protocole sanitaire de gestes nouveaux à adopter avec finesse afin que les clients se sentent en sécurité sur le plan hygiène sans pour autant avoir l’impression d’être à l’hôpital. « Nous venons de mettre en place une foire aux questions, volontairement simple, en lien avec notre outil pédagogique « J’aplic » accessible sur notre site internet et destiné aux professionnels de la restauration pour maîtriser l’hygiène en cuisine », annonce Laurent Repelin. Ces nouvelles habitudes peuvent concerner la pré-réservation, la vente à emporter, l’information des équipes, la redéfinition des gestes, le réaménagement des espaces, etc.

Communication sur la DDM

Le Géco travaille également avec la restauration collective sur le plan de déconfinement tant en matière sanitaire qu’en matière d’approvisionnement. L’offre étant appelée à se développer et à être de nouveau plus diversifiée, il faut progressivement réenclencher la volumétrie de certains produits, sachant que tous les segments ne seront pas tout de suite au rendez-vous (restauration universitaire notamment). Autre grand chantier : celui concernant la communication sur la date de durabilité minimale (DDM), qui reste une « convention » et non une date limite. Ceci, afin d’éviter un gâchis des produits alimentaires en stocks (malgré les nombreuses actions de dons auprès des associations, hôpitaux, etc.). « Nous demandons aux pouvoirs publics de nous aider à relayer le message auprès des professionnels et des services sanitaires qui visiteront les restaurants », explique Laurent Repelin.

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*L’association Géco Food Service regroupe des entreprises (TPE, PME, ETI, grands groupes) au sein de 2 collèges (Agroalimentaire et Equipements, services & hygiène) qui fabriquent et commercialisent des produits et équipements destinées aux différents segments de la RHF (restauration commerciale, restauration collective et circuits alternatifs).

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Photo ©Pierre-Jean Moulis - Laurent Repelin, président du Géco : « La restauration commerciale représente 40 % des prestations de la CHD mais 67 % des achats alimentaires. Sa fermeture impacte donc énormément nos industries ».