Les hôteliers-restaurateurs ne se satisfont pas de la réponse des assureurs

Jean Charles Schamberger
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La tension monte entre les hôteliers-restaurateurs et les assureurs. Hier, 18 mars, l'Umih interpellait les assureurs face à la crise exceptionnelle que traverse la France, avec, au premier rang, le secteur de l'hôtellerie restauration et du tourisme, lui reprochant son manque de solidarité à l’heure de la mobilisation générale.

Même irritation du côté du GNI , dont le président Didier Chenet affirme à ses adhérents ne pas cesser de « dénoncer l’attitude indécente » des assureurs. « Le ministre de l’Économie a indiqué qu’une réflexion est en cours pour définir les modalités d’une participation du secteur des assurances à la gestion des retombées économiques de l’épidémie. Nous ne lâcherons pas, nous exigeons des assureurs qu’ils participent à l’effort de soutien à nos entreprises », commentait hier Didier Chenet.

Aujourd'hui en réponse, les assureurs ont annoncé qu’il prenaient l’engagement de conserver en garantie les contrats des entreprises en difficulté en cas de retard de paiement suite à la pandémie, et ce pour toute la durée de la période de confinement. « Cette mesure de solidarité concrète permettra aux professionnels les plus touchés de poursuivre leur activité en restant couverts pour leurs risques assurés », déclare Florence Lustman, présidente de la Fédération française de l’assurance sur la page d’accueil du site internet de la fédération.

Une réponse loin de plaire aux hôteliers et restaurateurs. « Nous représentons près de 8 % du PIB français, nous ne pouvons pas nous satisfaire de mesurettes ! Pendant que les assureurs cherchent à préserver leur solidité financière, nous recherchons la solidarité indispensable pour sauver nos entreprises et les emplois de nos salariés. Les assureurs doivent jouer leur rôle d’appui auprès de leurs assurés. Nous appelons les pouvoirs publics à arbitrer le plus rapidement possible cette situation inconvenante », a réagi Roland Héguy président confédéral de l’Umih, qui, déjà hier, affirmait soutenir la proposition de la CPME qui demande la reconnaissance par les pouvoirs publics d’un état de catastrophe sanitaire.

Une demande qui pourrait prendre encore de l’ampleur. Rappelons en effet que, mardi 17 mars, sur change.org, le restaurateur Stéphane Jégo (L’Ami jean) s'adressait, dans une lettre, à Emmanuel Macron, Bruno Lemaire, Muriel Pénicaud, Gérald Darmanin et Didier Guillaume afin de décréter l’état de catastrophe naturelle sanitaire pour pouvoir prétendre à une indemnisation de la part des assurances. En moins de 48 heures, sa pétition a déjà réuni plus de 20 000 signataires. « Les assurances aussi doivent participer à l’effort de guerre », estime Stéphane Jégo.

Jean Charles Schamberger
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