Deliveroo signe avec Swile et affirme son soutien aux restaurateurs

Myriam Darmoni
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Stratégie
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A l’occasion de l’annonce du partenariat entre Deliveroo et Swile (ex Lunchr), rencontre avec Kevin Mauffrey, directeur commercial de la plateforme de livraison pour revenir sur les conséquences de la crise actuelle.
La plateforme s’affirme désormais comme un acteur indispensable : conseiller sur les cartes, les horaires, faciliter l’approvisionnement ou l’embauche de personnel, Deliveroo est désormais un partenaire incontournable des restaurateurs « pour les aider à faire tourner les cuisines ».

Quelles leçons tirez-vous de cette crise ?

Le mot qui me vient tout de suite à l’esprit est « apprentissage ». Personne n’était préparé à ce qui s’est passé. Le 16 mars dernier, la moitié de l’offre de restaurants disponibles sur l’ensemble des plateformes a disparu presqu’instantanément, à cause des fermetures obligatoires. A ces fermetures s’est ajouté aussi, par exemple, l’exode des Parisiens, qui ont quitté une ville qui est très importante dans notre activité, même si nous couvrons plus de 300 communes sur l’ensemble du territoire. Nous avons dû rapidement nous adapter, surtout pour offrir des solutions de maintien d’activité à nos partenaires restaurateurs.

Comment avez-vous réagi ?

Immédiatement, il a fallu rassurer les clients, les restaurants et les livreurs sur le fait que la livraison était sanitairement irréprochable, et que notre service restait disponible. Cela s’inscrivait dans un plan de grande envergure à destination des partenaires restaurants, des partenaires livreurs et des clients (voir article ). C’est un facteur qui a permis d’amorcer la phase de reprise. Les mesures que nous avons prises ont permis à des restaurants de poursuivre ou de reprendre leur activité, adaptée à la livraison et à la vente à emporter voire, pour ceux qui n’étaient pas inscrits sur notre plateforme, de nous rejoindre. Résultat : plus de 2 000 nouveaux restaurants nous ont ainsi rapidement rejoints. Nous avons aussi noué un partenariat avec Joby Pepper, qui permet aux restaurateurs de trouver de la main d’œuvre facilement.

Qu’avez-vous observé dans les habitudes alimentaires ?

L’amplitude horaire des commandes a été bouleversée (voir article Snack ). Les pics de consommation n’avaient plus nécessairement lieu en soirée, télétravail oblige. Dans certaines communes, les couvre-feu imposés à 20 h ont eu un impact. Ou encore, le “healthy” a eu moins de succès, relativement aux burgers et aux pizzas, des plats réconfortants, qui ont très bien fonctionné. Reste à analyser ce qui dans ces données est conjoncturel.

Est-ce que la crise a changé votre relation avec les restaurants ?

Nous avons été encore plus proches d’eux. Nous les avons aidés à optimiser leurs menus afin de pouvoir réussir leur transition vers la vente en livraison ou à emporter. Nous les avons guidés dans les horaires d’ouverture qui fonctionnaient le mieux en livraison. Par exemple, le vendredi soir correspond désormais à un pic de commandes (voir article ). Et pour ceux qui n’avaient jamais fait de vente à emporter, nous avons accéléré les délais de mise en route : cela passait par exemple par une solution leur permettant d'utiliser leur propre tablette numérique pour gérer les commandes. Notre équipe commerciale est aussi une équipe de conseil.

Qu’avez-vous mis en place le 11 mai, pour favoriser le déconfinement ?

Désormais, nous regardons plutôt les échéances de juin, avec les réouvertures sous contrainte des cafés et restaurants, distanciation sociale oblige : nous voulons jouer pleinement notre rôle de conseil et d’accompagnement, parce que la livraison et la vente à emporter requièrent de l’expertise. Nous avons par exemple une offre dite “Food Procurement”, d'approvisionnement en gros, qui permet de réaliser des économies et de se simplifier la vie en matière de logistique d’approvisionnement . Nous continuerons à faire du conseil en matière de menu, d'horaires d’ouverture, de ciblage de la bonne clientèle. C’est notre conception verticale de la food. Nous sommes aux côtés des restaurateurs pour leur permettre de faire face à la crise et développer leur activité. Les salles ne tourneront peut-être pas à plein, mais nous pouvons aider à faire tourner les cuisines.

Travaillez-vous avec des grands noms de la gastronomie ?

Tout à fait. La vente à emporter n’est pas réservée à la restauration rapide, et de plus en plus de grands noms se tournent vers cette option, avec succès. Nous avons par exemple collaboré avec Michel Sarran pour développer son offre de croque-monsieur à emporter. Les chefs Juan Arbelaez ou Denny Imbroisi nous ont rejoints.

Editions, des cuisines décentralisées au service des chefs !

Dans un autre registre, nous avons créé le concept d’Editions, des cuisines décentralisées qui permettent à de belles marques d’élargir leur zone de chalandise, ou encore de tester le potentiel d’une zone, sans avoir à investir de capitaux, puisque nous fournissons les cuisines. Pierre Sang, qui a des restaurants dans l’est de Paris, utilise par exemple Editions pour se développer dans l’ouest de l’agglomération parisienne, comme Tripletta ou Le Petit Cambodge. Nous permettons aussi à Forno Gusto (voir Snack 47), un super concept de pizza au mètre basé à Toulouse et Bordeaux, d’avoir ainsi une adresse parisienne. Tout cela sans compromis sur la qualité de la cuisine.

Comment envisagez-vous l’avenir ?

La crise a montré que la livraison et la vente à emporter avaient un rôle à jouer : pas seulement dans l’urgence de la réaction, mais à long terme, comme un véritable relais de croissance.

Pallier à l’indisponibilité des cantines au bureau

Nous allons poursuivre dans cette voie, et continuer de nous développer sur nos propres relais de croissance : nous souhaitons par exemple faire grandir notre service Deliveroo for Business, dédié aux entreprises et grands comptes et à l'événementiel. A court terme, c’est par exemple une solution pour pallier l’indisponibilité des cantines au bureau, et nous venons de signer deux contrats importants avec des entreprises de la région parisienne.
Nous continuerons de faire grandir notre offre de petite épicerie.

Avec Swile, 200 000 utilisateurs potentiels en plus !

Nous poursuivons enfin notre développement sur le marché des titres-restaurants dématérialisés, à travers le partenariat avec Swile (ex Lunchr) que nous annonçons aujourd’hui, qui nous apporte 200 000 utilisateurs potentiels.
Nous avons conscience que les restaurateurs doivent se réinventer : nous serons à leurs côtés pour leur apporter des solutions.

Lire le dernier Snack n°47, mai-juin 2020 : ICI

Myriam Darmoni
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