Bruno Le Maire au congrès du GNI : « Nous serons là jusqu’au dernier jour de cette crise »

Jean Charles Schamberger
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Programme particulièrement riche pour le 6e congrès annuel du Groupement national des indépendants Hôtellerie & Restauration (GNI), placé sous le thème « Pour nos métiers, la reconquête ensemble ! » avec de nombreuses tables rondes et interventions portant sur les dossiers qui animent actuellement la réflexion des restaurateurs.

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Car même si les indicateurs s’améliorent, la crise n’est pas terminée et des défis demeurent : remboursement des PGE, crise du recrutement sans précédent, ainsi que des relations difficiles à gérer : avec les assureurs, les bailleurs, les émetteurs de titres-restaurants…

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L’écoute et l’action du gouvernement et des collectivités locales pendant la crise ont été unanimement saluées par les représentant du GNI. « Je pense pouvoir affirmer que la France est le pays qui a le plus accompagné ses CHR. Cette solidarité nationale qui s’est exprimée nous oblige aujourd’hui à un devoir d’exemplarité et de réalisation de nos ambitions. Nous sommes redevables de la solidarité nationale », a ainsi déclaré Pascal Mousset, président du GNI Paris-Ile-de-France en ouverture du congrès, lundi 15 novembre, dans les salons de la Maison de l'artisanat à Paris. Didier Chenet, président national a quant à lui remercié, d’une part, les équipes du GNI, pour le travail exceptionnel accompli pendant la crise ; d’autre part, les ministres - Bruno Le Maire, Alain Griset, Elisabeth Borne, Jean-Baptiste Lemoyne- et leurs équipes, qui ont mis en œuvre différentes aides qui ont permis au secteur de traverser la crise (PGE, Fonds de solidarité, prise en charge des salariés au titre de l’activité partielle, prise en considération de la spécificité du secteur, relais des demandes de la filière, etc.). « Sans ces aides, nous ne serions sans doute plus là, nos emplois auraient disparu, notre patrimoine aurait volé en éclats, et nos familles avec », a déclaré le président du GNI.

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Les trois ministres qui se sont succédés lors de la première journée du congrès ont ainsi été largement applaudis. Ils n’ont pas et été en reste non plus pour remercier la filière d’avoir résisté et compris la situation lors de la fermeture administrative des établissements, ni pour souligner son importance dans l’économie française. Tous ont insisté sur la qualité des relations avec le GNI ainsi que celle du travail accompli, de l’implication et des propositions du syndicat en général, et de son président Didier Chenet en particulier.

Message de solidarité et de soutien également. « Cafés, hôtels, restaurants, discothèques, traiteurs, font partie des valeurs de la France. Des valeurs sur lesquelles nous souhaitons continuer d’investir… Nous resterons le temps qu’il faut à vos côtés pour vous accompagner. Il sera utile de continuer à nous faire des propositions qui correspondent à l’attente de vos professions. Nous essayerons d’y répondre. Nous continuerons de regarder, secteur par secteur d’activité, avec l’ensemble des ministres, comment nous pourrons trouver des solutions adaptées », a rassuré Alain Griset, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargé des PME, lors de la conférence plénière d'ouverture.

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Intervenant ce lundi en début d'après-midi, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, a notamment pointé plusieurs sujets parmi les problèmes immédiats qui restent à régler. D’abord, à propos du remboursement des PGE, prévu en mars 2022, le ministre ne s’est pas déclaré favorable à un nouveau décalage d’un an. Il s’est en revanche engagé à ce qu’aucun restaurateur n’ait de difficulté de trésorerie liée à un remboursement de PGE : « s’il faut trouver des solutions au cas par cas, nous trouverons des solutions au cas par cas, pour qu’il y ait un accord entre le banquier et son débiteur, sous l’autorité de l’Etat, pour que personne ne soit laissé de côté ». Bruno Le Maire s’est également engagé à ne pas augmenter les impôts des Français, afin de ne pas risquer de pénaliser leurs dépenses dans les CHR. Troisième sujet à régler : celui du recrutement : « Je ne veux pas que l’on se retrouve dans un scénario à l’américaine où 2 établissements sur 3 sont fermés faute de salariés… et nous n’en sommes pas très loin ». Le ministre a félicité la réflexion en cours (récupération du temps de travail, week-ends, coupures, rémunération…) et a encouragé à pousser plus loin. « Je pense que ces solutions, il faut que nous les construisions ensemble, a-t-il déclaré, citant en exemple la défiscalisation des pourboires. Mais cette réponse est tellement importante qu’elle mérite d’être traitée de bout en bout afin de redonner des perspectives de carrière et d’évolution à un jeune qui vient entrer dans ces métiers magnifiques »

Orienté vers la reconquête, le GNI attend désormais avec impatience les mesures du Plan de relance et de transformation du tourisme auquel il n’a pas manqué de contribuer et dont les restaurants, hôtels, cafés, discothèques et TOR souhaitent être le fer de lance. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Tourisme, des Français de l'étranger et de la Francophonie, a quant à lui estimé qu’il fallait être ambitieux : « Bon an, mal an, avant la crise, on était à 15-16 Md€ d’investissement dans le secteur du tourisme, je pense qu’il faut passer à 20 Md€ pour rattraper le temps perdu avec la crise et puis se mettre à niveau ».

Jean-Charles Schamberger

Jean Charles Schamberger
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