Menu végétarien quotidien à la cantine : ce n’est pas encore pour demain !
Très peu de collectivités ont été volontaires pour expérimenter un menu végétarien quotidien dans les cantines scolaire selon un rapport de l’IGEED et du CGAAER.
Les chiffres sont sans appel. Selon un rapport de l’Inspection Générale de l’Environnement et du Développement Durable (IGEED) et du Conseil Général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux (CGAAER), publié en octobre et dont la mission portait sur l’évaluation de l’expérimentation de l’option végétarienne quotidienne pour les collectivités territoriales volontaires introduit par l’article 252 de la loi Climat et Résilience du 22 aout 2021, seulement 49 établissements (46 500 repas par jour) se sont déclarés volontaires dans la base « Ma Cantine » ce qui représente un nombre très faible par rapport aux quelque 80 000 établissements existant en France. Pas de quoi donc dresser un bilan fiable au Parlement ! « Le passage à une option végétarienne quotidienne semble être précipité à ce stade et nombre de collectivités ne sont pas prêtes et ont encore beaucoup de problèmes à résoudre, avec des incertitudes non surmontées », indiquent les auteurs. Rappelons en outre que lors de l’expérimentation du menu végétarien hebdomadaire, 89 % des collectivités avait entrepris cette expérience et 53 % avait éprouvé des difficultés à sa mise en œuvre.
Ensemble des personnels pas encore formé
Pour autant, ce rapport demeure intéressant identifiant les principales difficultés auxquelles sont confrontés les collectivités pour passer au menu végétarien quotidien. A commencer par l’absence de guide explicatif disponible pour faciliter le déploiement d’une offre quotidienne de menu végétarien. L’ensemble des personnels n’est pas encore formé. « L’organisation d’une option « menu végétarien » quotidienne respectant l’ensemble des recommandations scientifiques et réglementaires est un exercice difficile. La préparation de plats végétariens « fait maison » nécessite également plus de personnels formés mais aussi du matériel spécifique. Aussi des investissements sont nécessaires pour éviter au maximum d’avoir recours à des plats déjà préparés, pouvant entrer dans la catégorie des aliments ultra-transformés », explique le rapport. Et d’ajouter, « l’outil Ma Cantine est utile mais il est encore trop méconnu… et jugé trop complexe ». En conclusion, le rapport estime qu’il serait judicieux de reconduire cette évaluation d’ici quelques années lorsque les évolutions demandées et les contraintes engendrées seront mieux assimilées et surmontées par tous.