Ils ont dit « oui » à la Volaille Française ! Pour le meilleur et sans casser leur tirelire
Les professionnels sont nombreux à faire le choix de la Volaille Française. Et rien ne semble pouvoir couper les ailes à ce mouvement de fond qui répond à une demande forte des consommateurs. Rencontre avec deux acteurs de la restauration hors domicile (RHD) qui, l’un dans les collèges de l’Essonne (91), l’autre à Rungis, défendent bec et ongles l’origine France.
Dès 2006, Vincent Kerdoncuff, alors responsable de production culinaire de la cuisine centrale de Bretigny-sur-Orge (91), tranche pour la Volaille Française. Une démarche engagée qui lui vaut de compter parmi les récompensés de l’édition 2019 des Volaillissimes. Aujourd’hui à la tête d’une des quatre cuisines centrales qui préparent environ un quart des repas servis aux collégiens de l’Essonne, soit près de 11 000 par jour, il soutient la décision du Conseil départemental de se fournir uniquement en Volaille Française, souvent fermière ou Label Rouge : « Il faut acheter français le plus possible » affirme-t-il sans hésitation. Poulet ou dinde agrémente une fois par semaine environ les déjeuners des 25 établissements et leur provenance est affichée sur les menus. Les assiettes reviennent alors vides et les retours sont excellents. Considérée comme moins grasse et plus goûteuse, les collégiens disent « oui » aussi à la volaille tricolore.
Gino Catena peut quant à lui se vanter d’avoir mis sur patte toute une filière de Volaille Française. Le Directeur général du groupe Avigros est également Président de la Fédération des Syndicats de commerce de gros en produits avicoles (FENSCOPA) et du Syndicat de la volaille du Marché International de Rungis. De multiples casquettes qui lui ont permis de proposer à ses adhérents un « poulet jaune 120 jours », 100 % Volaille Française. Ce projet, mené avec les Fermiers du Bocage, un groupement de fermiers normand affilié à Agrial, répond à un strict cahier des charges. Élevées en plein air en Normandie pendant 120 jours minimum, les volailles sont nourries uniquement avec des végétaux, des minéraux et de vitamines — dont 75 % minimum de céréales issues des campagnes françaises et notamment des bassins du Grand-Ouest — avant d’être abattues par Nouet et Fils à La Mancelliere Sur Vire dans la Manche (50). Les quatre grossistes de Rungis, Avigros, Eurovolailles, LPN Volailles et Reilhe Martin, tous les quatre lauréats du prix Volaillissimes 2021, ont ainsi l’exclusivité de ces 4 200 poulets de qualité qu’ils vendent chaque semaine à leurs clients professionnels, bouchers, charcutiers, traiteurs, artisans sur les marchés ou restaurateurs. « Des métiers traditionnels qui possèdent un savoir-faire et souhaitent proposer le meilleur à leur clientèle » résume Gino Catena. Tous arborent le logo Volaille Française. Et, pour la première fois, la SEMMARIS, société gestionnaire du Marché International de Rungis, appose sa marque sur un produit. Un choix fort pour le plus grand marché au monde de produits frais qui a vendu en 2021 pour 1 592 millions de produits carnés, soit 15 % des arrivages et le deuxième secteur en termes de chiffre d’affaires *. Cet endroit hors du commun, qui est aussi le premier marché de gros en Europe, nourrit chaque année près de 18 millions de personnes grâce à des acheteurs aux profils variés, détaillants en magasin (36,9%), restaurateurs (14,8%) ou encore artisans sur des marchés de plein vent (14,7%) *.
Un prix à l’assiette inférieur
Et quid du prix de l’origine France ? Il ne pose pas de problème pour le professionnel de la restauration collective Vincent Kerdoncuff : « la qualité de la Volaille Française nous permet d’en acheter moins en quantité et donc d’obtenir un prix à l’assiette inférieur à celui d’une volaille importée ». Car les quelques centimes d’écart au kilo sont largement compensés par des pertes à la cuisson inférieures. Et l’inflation qui touche la filière avicole tricolore comme de nombreux autres secteurs agricoles ne changera pas le parti-pris pour un approvisionnement de qualité et de proximité. Vincent Kerdoncuff est catégorique : « Le département ne veut pas revenir en arrière. Nous cherchons des solutions pour les prochains mois mais nous ne toucherons pas aux produits français, d’autant que la Volaille Française permet encore d’offrir du labellisé en restauration collective. »
Avec de tels défenseurs, l’avenir de la Volaille Française est prometteur. Surtout qu’à l’autre bout de la chaîne, les consommateurs en redemandent. Une adhésion massive qui sera l’objet du prochain article.
* chiffres SEMMARIS.