Choukran d’Abdel Alaoui, Marrackech à Paris
Et de deux ! Avec l’ouverture de Choukran Sentier, Abdel Alaoui conceptualise la cuisine marocaine.
« Il y a des milliers de restaurants marocains en France, mais personne n’avait encore créé une marque qui soit la référence en la matière », s’exclame Abdel Alaoui lors de notre rencontre. Dans quelques heures, il va ouvrir Choukran Sentier ou Choukran II. « C’est le même concept, la même carte, seule la déco change et ici la viande d’agneau est à l’honneur », poursuit-il. Il a ouvert Choukran Saint-Georges, il y a quelques années suite à une levée de fonds de 750 K€, réalisée auprès d’une vingtaine d’investisseurs. Le 3e et le 4e établissement sont déjà en route. « Après il faudra effectuer une nouvelle levée de fonds », déclare le jeune chef.
Une déco shoppée dans la Médina
Pour tous ceux qui ont déjà été à Marrakech reconnaîtront ici la déco typique des rooftops et restaurants à la mode. Une déco empreintée aux meilleurs des artisans marocains et mis en scène par Juliette Rubel (Maslow et Fellows, c’est elle !). Ensemble ils ont imaginé le décor qui plongera les Parisiens dans la Medina sans passer par Transavia. « Ici les murs sont verts, le vert du drapeau marocain, tandis que Choukran 1 était rouge », explique Abdel Alaoui qui s’est d’abord fait connaître par ses passages à la télévision. Les matériaux ? Chaux, zellige, osier, miroir, eucalyptus pour le plafond et terre cuite pour le sol. Ils ont même ramené les plaques des métiers que l’on trouve partout dans le souk. Les murs sont tapissés de caisses de Coca-Cola et Pespi aux logos en arabe.
Une carte façon street-food
Côté carte, c’est la même que Choukran Saint-Georges : les « marmites », des tajines modernisés, le couscous simplifié, et les sandwichs. Il y en a deux : le kasdal, à base de msmen, typiquement marocaine et le Bledwich. « Dans un pain brioché à la fleur d’oranger, j’ai mis du Tanja, ce ragoût de bœuf cuit dans des jattes en terre cuite enfouies sous la terre marrakchi pendant des heures avec du citron et des épices », raconte-t-il. Bon à Paris, le Tanja est remplacé par une grosse marmite.
Autre particularité, les saisons sont respectées. « Ne cherchez pas la méchouia ou les aubergines, elles ne sont à la carte qu’en été. En hiver, la kemia (les entrées) se composent de carottes et betteraves », déclare-t-il. Il y aussi les falafels de lentilles et les croquettas de pommes de terre à la harissa. La carte change ainsi 3 fois par an.
Et bien sûr l’agneau, que l’on retrouve à la carte dans un couscous, un tajine et une pastilla. « C’est de l’agneau halal que je prends chez A La Vache, une viande française, hyper moelleuse ». Il y a aussi des grands bowls, sorte de poké à base de semoule et d’un assortiment de légumes et viande.
Un nouveau restaurant de 130 m2 et 54 couverts, plus grands que celui du 9e. Ticket moyen de 22 € aussi bien pour les actifs du midi, que les familles ou bandes de potes qui sortent le soir. Choukran, c’est plus qu’un lieu, c’est bien une destination.