[Top 100] Thierry Allègre : « Nous sommes allés à l’essentiel »

Quel bilan 2020 pour le distributeur logisticien de McDonald’s France ?

Une année de réaction et de stupéfaction ! Nous avons vécu un coup de frein extrêmement brutal à partir du 15 mars. Nous sommes passés de 1 500 restaurants livrés à 15 en l’espace de 3 jours ! Nous nous sommes donc retrouvés avec une quantité conséquente de marchandises en cours de préparation mais qui ne seront jamais livrées, des annulations de commandes, des DLC courtes à gérer, etc. Nous avons donc réintégré en stock les marchandises qui pouvaient l’être ; quant aux produits ultrafrais non recyclables nous les avons mis à la benne ou bien dirigés vers les banques alimentaires ou équivalents lorsque c’était envisageable.

McDonald’s étant l’une des toutes premières enseignes à redémarrer, nous avons pu recommencer les livraisons courant avril pour un réseau qui était à nouveau opérationnel à partir de la 2e quinzaine de mai. Le redémarrage a été progressif pour pouvoir irriguer le réseau. Les plans marketing, tels que les distributions de verres Coca-Cola, d’ordinaire calibrés et planifiés bien en amont, ont dû être reséquencés. Puis, globalement nous sommes bien revenus dans nos marques avant un nouvel arrêt fin octobre. Avec toutefois un confinement plus limité : les heures de couvre-feu ont certes freiné le business mais elles ont permis d’avoir une activité qui s’est globalement maintenue puisque tous les restaurants sont restés ouverts pour la VAE fin 2020. Nous étions 10 % seulement en dessous de nos volumes. Ce qui a eu un moindre impact sur l’activité en comparaison de que ce que nous avons connu ensuite en janvier lorsque les centres commerciaux étaient fermés et le couvre-feu avancé, pour tous, à 18h00. Globalement, nous avons connu une baisse d’activité de 21 % à 1,03 Md€ en 2020 contre 1,3 Md€ en 2019.

Comment se déroule la reprise depuis le 19 mai ?

Cela va mieux, surtout avec le recul de l’heure du couvre-feu. Les volumes ont été significatifs au redémarrage et l’activité se porte plutôt bien en l’état actuel des choses même si nous sommes encore un peu en-dessous des niveaux de 2019.

Vos projets ont-ils été repriorisés ?

Nous avons plutôt fait de la gestion et nous sommes allés à l’essentiel. En 2020, la priorité étant de passer les volumes au moindre coût, nous étions donc moins dans des dynamiques d’innovations ou de projets.

Le test sur un camion 26 tonnes électrique, avec notre partenaire Fraikin, sera finalement mené fin 2021 ou début 2022. Les premiers modèles commencent à arriver sur le marché, c’est aujourd’hui ce qu’il y a de plus gros en poids lourds électriques en France. Le 26 tonnes est fondamentalement quelque chose de nouveau et il y a une balance à trouver entre le poids des batteries, l’autonomie du véhicule et le prix.

Pour le reste, nous allons continuer à nous attacher à une gestion serrée de nos coûts.

Propos recueillis par Jean-Charles Schamberger
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