[Top indépendants 2020] Restoleil : pleins feux sur l’hôtellerie et les gros porteurs
N°2 « Nous avons été fauchés en plein élan par le Covid », déplore Michel Porcel, le dirigeant de Restoleil. Le groupe savoyard et familial, grand spécialiste des établissements saisonniers qui gère déjà 50 restaurants et 11 supérettes en France, a inauguré fin 2019 son premier hôtel baptisé Base Camp Lodge situé à Bourg-Saint-Maurice (73).
Un concept à mi-chemin entre auberge de jeunesse et hôtellerie, dans la lignée des Mama Shelter ou Jo & Joe, lancé en partenariat avec le groupe Lodge & Spa. Premier essai transformé de Restoleil en matière d’hôtellerie puisque l’établissement était à + 30 % de ses objectifs sur les quatre premiers mois avant d’être fermé suite au 1er confinement. Un second Base Camp Lodge ouvrira d’ailleurs en décembre 2021 dans la station des Deux-Alpes et deux ou trois autres projets sont déjà dans les tuyaux pour ce qui s’impose comme un axe de développement fort pour Restoleil. La restauration y a évidemment une place centrale avec un business model où elle représente 50 % de l’activité. Bar avec musique live et restaurant ouvert sur l’extérieur qui réalise de 100 à 500 couverts selon la saison sont les pierres angulaires de ce concept hôtelier. Pour le reste, Michel Porcel entend continuer à créer de grosses brasseries d’au moins 400 couverts par jour en stations de sport d’hiver et à privilégier les concessions côté mer sur de très grands campings de luxe de 3 000 à 4 000 personnes.
Amélioration de la masse salariale et gestion serrée
Pour ce qui est des conséquences financières de la crise, Restoleil affiche une baisse de 27 % de son CA en 2020 soit une perte de 7,8 M€. « Le groupe, qui gagnait de l’argent et qui avait une bonne rentabilité, va cette année être dans le rouge mais de manière modérée », tempère le dirigeant qui a pu s’appuyer sur une belle saison estivale, un PGE, les aides de l’État, le soutien de ses partenaires hébergeurs touristiques, beaucoup de contrats saisonniers et une gestion très serrée de la part des équipes. « Nous avons amélioré, grâce à eux, notre masse salariale sur les périodes d’ouverture ainsi que nos marges sur nos achats », se félicite Michel Porcel qui ne cache cependant pas sa grande inquiétude pour l’hiver 2020-2021. « Le plus dur est devant nous, selon moi. À court terme, je suis pessimiste mais je crois en l’avenir. Dans toute crise, il faut savoir saisir les belles opportunités et déceler les nouvelles tendances. »
Chloé Labiche (Interview réalisée le 5 novembre 2020)
Article paru page 34 dans Zepros Distributeurs RHD 10 daté Décembre 2020.
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