[Top indépendants 2021] Stéphane Maurin :« La dynamique de la reprise a été très forte »

Jean Charles Schamberger
Image

Entretien avec Stéphane Maurin, directeur général de Distriboissons. Réalisé le 9 novembre 2021

Partager sur
Image

Les restaurants ont rouvert depuis bientôt six mois. Quel bilan économique dressez-vous pour le réseau Distriboissons ?

Stéphane Maurin : Rappelons que Distriboissons est un réseau d’entrepreneurs indépendants, au service de clients CHR très majoritairement indépendants. La priorité des distributeurs qui adhèrent à Distriboissons est le service client et tous travaillent dans une logique de performance et avec beaucoup d’agilité ce qui leur permet de réagir très vite aux besoins du marché. Nombre d’entre eux avaient mis à profit la période de confinement de ce début d’année pour faire évoluer l’organisation de leurs entrepôts, les systèmes d’informations ainsi que les outils de communication digitale avec leurs clients. Tous étaient ainsi extrêmement bien préparés pour la réouverture des CHR dès le mois de mai, et de faire de ces six derniers mois une très bonne période d’activité.

La dynamique de la reprise a été très forte, amplifiée par l’acquisition de nouveaux clients ce qui a permis des résultats positifs. Depuis juin et jusqu’à fin octobre, Distriboissons a dépassé les chiffres de 2019. Cette dynamique de reprise a été cependant hétérogène selon les régions, les écarts allant de -10% à +25 %. Le Sud-Est, la Côte Atlantique et la Bretagne ont sur-performé dès le début et aujourd’hui encore. A contrario, les grandes villes, et en particulier Paris, ont souffert du manque de touristes internationaux. Nous y avons enregistré des chiffres négatifs jusqu’à fin août, puis la tendance c’est inversée à partir du mois de septembre avec des chiffres à nouveau supérieurs à septembre 2019. L’année 2021 restera cependant compliquée car nous ne récupèrerons pas bien sûr le chiffre global de 2019 et je pense que nous terminerons l’année entre -25 % et -30 % par rapport à 2019.

Quels chiffres enregistrez-vous pour les principales catégories ?

S.M. : Là aussi on constate une disparité selon les familles de produits. Les ventes de spiritueux ont véritablement explosé sur les derniers mois et cette tendance devrait vraisemblablement perdurer, notamment au travers d’un fort engouement autour des cocktails. Les bières continuent à se développer légèrement, alors que certaines catégories (eaux, softs) ont été pénalisées par une météo changeante. Le total est donc positif en termes de chiffres d’affaires : de +3 % à +4 % en valeur sur la période juin – octobre vs. 2019. Si l’on prend les volumes, les chiffres se situent entre -4 % et -5 %.

Comment a évolué le réseau durant l’année écoulée ?

S.M. : Le réseau est très stable, réseau auquel les adhérents sont fiers d’appartenir. Il n’y a pas de défaillances et aucun indicateur ne laisse entendre qu’il y en aura demain. Par ailleurs, la croissance se fait essentiellement de manière organique grâce à la dynamique et à la qualité de service de chacun des adhérents Distriboissons. Concernant la croissance externe nous n’en faisons pas une priorité ni un objectif. Cependant certains adhérents investissent dans de nouveaux entrepôts, c’est le cas de Ouest Boissons en Bretagne et il est prévu que la Sobcal Toulousaine nous rejoigne en 2022.

En mars dernier, Distriboissons et C10 annonçaient conjointement la création de la centrale de négociation Adicio. Il semblerait que celle-ci ait été dissoute en septembre. Pourquoi et qu’en est-il exactement ?

S.M. : Distriboissons a été très actif dans la mise en place du GIE Adicio destiné à mieux acheter ensemble. C10 a décidé unilatéralement de se retirer de ce processus. Cette décision est venue de manière brutale et sans explication. C’est dommage pour les adhérents des deux réseaux qui avaient tout à gagner de ce rapprochement. Je vous confirme que le GIE a été dissous en tant que tel.

 

En tant que directeur général de Distriboissons, quels sont les dossiers qui vous occupent actuellement ?

S.M. : Les négociations tarifaires 2022 s’annoncent difficiles, c’est ma priorité. Les autres dossiers concernent, d’une part, tout ce qui est lié au service, en particulier au travers de la fonction de chauffeur livreur. D’autre part, il s’agit d’accompagner chacun des adhérents pour s’adapter au plus vite aux exigences liées à la logistique urbaine : ZFE et accès aux centres-villes. Pour cela nous sommes particulièrement bien accompagnés par la commission transport de la CGI (Commerce de Gros et International) et travaillons en étroite collaboration avec Logistic Low Carbon dans le cadre d’InterLUD. Assurer une continuité de service et pouvoir continuer à accompagner les clients dans leur développement est notre cœur de métier. Livrer les produits de manière optimisée et assurer la reprise des consignes de fûts et de verre consigné est un modèle qui s’inscrit parfaitement dans les objectifs de RSE et de réductions des emballages perdus. Précisons que les distributeurs boissons sont en général plutôt en avance dans ce domaine. Nous sommes très actifs au niveau de Distriboissons, comme chez chacun des adhérents dans leur zone, au travers de démarches locales ou régionales.

Propos recueillis par Jean-Charles Schamberger

Retrouvez l'intégralité du dernier numéro de Zepros Distributeurs RHD et son Top Indépendants 2021 ici

Les chiffres du réseau Distriboissons

• CA HT (2019) : 1,350 Md€ dont 1,150 Md€ en CHR
• CA HT (2020) : de -35 % à -40 % par rapport à 2019
• CA HT (2021) : de -25 % à -30 % par rapport à 2019
• 70 adhérents
• 152 entrepôts
• 1 plateforme
• 74 000 clients (globalité portefeuille)
• 2 100 références actives par entrepôt en moyenne et 15 000 au total
• 1 100 camions

Jean Charles Schamberger
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire