[20 janvier 2021] Une date difficile à avaler pour les organisations professionnelles HCR
Entre colère, désespoir, combativité et revendications, les réactions des organisations professionnelles se sont multipliées ce mercredi, au lendemain de l’intervention du président de la République qui a annoncé que la réouverture des restaurants ne se ferait pas avant le 20 janvier prochain . Extraits.
Umih
Roland Héguy, président confédéral :
« Le Président a enfin annoncé un calendrier mais malgré nos différents appels, le Président a été sourd au désespoir exprimé par nos métiers et il a décidé de condamner tout un pan de l'économie. Sur les aides, nous reconnaissons un effort, mais qui ne sera pas suffisant dans le temps. Si on rouvre le 20 janvier, ce n'est pas tout de suite que nos clients reviendront en nombre. »
Laurent Lutse, président branche bars, brasserie, établissements de nuit :
« Depuis le début, on dit qu'on ne voit pas les fêtes de Noël et de Nouvel an sans nous. Je sens une véritable détresse psychologique parmi les professionnels du secteur. Ils ne vont pas vouloir se laisser mourir. Ils sont très en colère. »
Hubert Jan, président branche restauration :
« Franchement, du côté des restaurants et des bars, nous sommes loin d’y trouver notre compte… Je dirais même que nous faisons face à un horizon de détresse psychologique ! L’horizon qu’on nous présente, une possible réouverture au 20 janvier, n’est tout d’abord qu’hypothétique et il y manque, de plus, tout un volet pour permettre aux exploitants de se rémunérer eux-mêmes ».
Didier Chenet, président du GNI
« Je m’entretiendrai avec le ministre [de l'Economie] très prochainement et lui ferai part à nouveau de la demande de nos professionnels :
Une indemnisation dès le 1er novembre car le mois de décembre sera le 2e mois de fermeture de ce 2e confinement,
Une indemnisation pour toutes les entreprises du secteur fermées administrativement ou non intégrant les hôtels et les TOR,
Une indemnisation à la hauteur de la crise inédite permettant la mise en œuvre du "zéro recette, zéro charge".
Une aide aux salariés les plus précaires.
Enfin, le Président de la République a annoncé "une réponse exceptionnelle à la demande des saisonniers et des extras qui n’ont plus d’engagements depuis des mois". Elle sera présentée dans les prochains jours.
Le travail et les négociations continuent. Je ne lâcherai aucun de nos professionnels ».
Brasseurs de France et FNB : « notre filière est sacrifiée »
« Nous n’avons que le droit ne nous user pour obtenir des aides, qui, contrairement aux annonces gouvernementales, ne nous sont pas accessibles. Les décrets fourmillent de critères qui ne semblent viser qu’un seul objectif : exclure nos entreprises.
Nous voulons travailler, défendre nos métiers, ne pas perdre nos savoir-faire acquis souvent depuis plusieurs générations, sauver nos emplois et protéger nos familles.
Au-delà de la réouverture des secteurs dont nous dépendons, nous demandons pour toutes nos entreprises, quelle que soit la taille, le nombre de salariés et sans conditions :
-A bénéficier de l’aide à hauteur de 20 % du chiffre d’affaires HT réalisés sur la même période en 2019 annoncée par le Président de la République pour les restaurants ;
-La prise en charge réelle du chômage partiel à 100 % ;
-L’exonération des charges sociales patronales aussi longtemps que nous n’aurons pas retrouvé au moins 80 % de notre chiffre d’affaires ;
-Le report automatique et sans frais des échéances bancaires de nos entreprises pendant au moins 6 mois.
Pour beaucoup de nos entreprises, il s’agit désormais d’une question de survie ! »
Véronique Discours-Buhot, déléguée générale de la FFF
« Désormais, il en va de notre responsabilité à tous, de respecter les mesures sanitaires en vigueur pour permettre la réouverture au plus vite des salles de sport, des restaurants et des bars qui sont si précieux au maintien du lien social pour les Français. »