[Top 100] « Adaptation : c’est le mot qu’il faut intégrer ! »
La parole aux distributeurs - Zepros Distributeurs RHD 15 - Entretien réalisé le 20 mai
L’année 2021 est structurée en 3 phases. La première, janvier-avril, période sous Covid, mais, contrairement à 2020, les restaurants sont restés ouverts et nous étions équipés en masques et en gel. L’ensemble des établissements ont continué à être livrés, mais avec des flux moins optimisés : nous avons fonctionné à 70 % des flux habituels.
La deuxième phase, mai-août, marquée par une forte reprise de la consommation et quelques difficultés à assurer la logistique, notamment en termes de personnel pendant les vacances. Une période d’à-coups… ce que nous n’aimons pas en logistique.
Enfin, à partir de septembre, la troisième, avec l’arrivée d’un nouveau phénomène, la non-stabilité de la supply chain : tensions sur les matières, cartons, emballages, etc. et des problèmes de flux pour les produits industriels. Tout cela a nécessité de notre part une adaptation permanente.
2021 a également été marquée de notre côté, en milieu d’année, par la séparation effective de Burger King et de Quick, soit, pour nous, deux équipes distinctes et de nouveaux interlocuteurs.
Le bilan 2021 reste bon, malgré les quatre mois de Covid. Il est essentiel de rappeler que nos clients sont des acteurs majeurs de la restauration hors foyer et nous avons enregistré une adaptation du comportement des consommateurs avec une vraie croissance des canaux du drive et de la VAE.
L’année s’est traduite par 430 M€ de CA, contre 320 M€ en 2020, et une soixantaine de restaurants supplémentaires chez Burger King. Nous avons eu un décalage dans les constructions pendant l’année 2020, d’où le retour à une bonne croissance sur 2021, qui continue sur 2022. Sur ce début d’année, les niveaux d’activité reviennent dans les standards.
Concernant l’augmentation des coûts matières, nos clients ont des contrats long terme avec les industriels, ce qui limite les impacts. Néanmoins, il persiste des variations de prix qui sont répercutées aux restaurants. En tant que 4PL, ce qui est plus compliqué pour nous, ce sont les tensions sur les matières, industrielles notamment. Il a fallu faire face et trouver d’autres fournisseurs en coordination avec les équipes d’achats stratégiques de nos clients.
Pour la hausse des coûts de l’énergie, le sujet est crucial puisque nous avons besoin de gazole pour les camions et d’électricité pour les chambres froides et entrepôts. L’impact est effectivement majeur et nous essayons de le limiter en mettant en place des plans de progrès et des plans d’optimisation. Quant aux salaires, en tant que 4PL, nous sommes moins touchés car nous sommes une société de service. Il faut gérer l’inflation mais nous n’avons pas une grosse équipe.
Globalement, la hausse de la matière est à 2 chiffres. Depuis le début de l’année, nous sommes à plus de 10 % sur l’huile, la viande et la farine principalement. Pour le poste énergie, sur ces derniers mois, l’impact de la hausse a pour conséquence une augmentation de plus de 5 % des coûts logistiques totaux.
Le sujet de l’énergie, bien évidemment, tant pour son impact financier que pour les forts enjeux environnementaux, notamment la réduction de l’empreinte CO2. Les évolutions technologiques et réglementaires nous obligent à adapter en permanence nos réflexions, alors que les investissements nécessaires sont sur des horizons moyen terme.
L’autre grand sujet est l’accompagnement de la croissance de nos clients. Les perspectives de croissance sont non négligeables, ce qui signifie la poursuite du recrutement et de la formation de personnels de qualité, de la sécurisation de la supply chain dans sa globalité : recherche de nouveaux fournisseurs, nouveaux flux à mettre en place, fiabilité des prévisions de ventes.
Du fait d’une quadruple croissance - organique, volume, valorisation et inflation -, nous devrions enregistrer 15 % de progression en 2022 et dépasser les 500 M€ de chiffre d’affaires.