[Top 100] « Nous gérons de manière exceptionnelle le quotidien ! »
La parole aux distributeurs - Zepros Distributeurs RHD 15 - Entretien réalisé le 10 juin.
Nous enregistrons de bons résultats en termes de chiffres d’affaires depuis le redémarrage. Cela ne s’est pas démenti, sauf au mois de janvier où il y a eu un coup d’arrêt de la consommation, lié au pic du variant Omicron.
Le deuxième fait marquant tient dans la modification de la sociologie du milieu du travail. Depuis la crise Covid, les délais de recrutement et l’attractivité de nos métiers, pourtant nobles car attachés à notre souveraineté alimentaire, se sont allongés et nous devons transformer/innover nos méthodes de recrutement et de fidélisation pour attirer les talents de demain. C’est un enjeu prioritaire pour notre organisation qui nous permettra de pourvoir les postes vacants – environ 3 à pourvoir par plateforme à date – et préparer le futur.
Le troisième fait marquant est l’inflation. Elle est particulièrement forte et elle dure. Nous avons enregistré une première vague avec des prix de vente que nous avons augmentés au mois de janvier, puis cela a continué avec des hausses que nous avons dû accepter, en avril et mai. Et puis, nous avons de nouveau une vague d’inflation importante qui arrive à partir de juillet, notamment sur les produits laitiers. Pour l’instant, la consommation en foodservice tient bon, mais on peut légitimement se poser la question de la deuxième partie de l’année.
Cela dépend des catégories mais l’on est autour des 12,5 % en moyenne à fin juin. Ensuite, de notre côté, il y a d’abord une stratégie à l’achat. Nous considérons notre métier comme une activité de service et pensons que nous devons en priorité à nos clients la disponibilité du produit. Dans la majorité des cas, nous ne faisons pas de refus et nous privilégions la disponibilité matière et, de fait, nos prix augmentent.
À cela s’ajoute la problématique des marchés publics. Les niveaux des augmentations demandées ne cadrent pas avec les réglementations en vigueur. Globalement, les marchés d’État ne rencontrent pas de blocages. Ce sont les marchés de municipalités qui sont les plus difficiles. Mais, pour l’instant, dans les grosses masses, ça passe !
La taille aide, mais parfois elle dessert aussi ! Nous avons une équipe d’acheteurs qui se démène pour sourcer de la matière avec le maximum d’anticipation. Il nous arrive également de contractualiser des prix de couverture. Ce n’est pas simple et sur ce point comme dans d’autres domaines, nous gérons de manière exceptionnelle le quotidien !
Nous avons cependant la chance, pour une partie de notre volumétrie, d’être adossés en amont à notre coopérative Les Maîtres Laitiers du Cotentin, ce qui nous protège de pénuries sur une partie de notre gamme. Cette position unique sur le marché des distributeurs de gros représente, à nos yeux, un gage de stabilité et de fiabilité pour aujourd’hui et pour demain.
Nous avons quelques axes de travail. Nous essayons d’améliorer le vécu des gens qui sont déjà chez nous au travers de plans d’intégrations, l’équipement, l’ergonomie au travail, la qualité du management intermédiaire. Nous réfléchissons aussi sur des initiatives d’organisation du travail. Par exemple, nous avons des filiales où nous testons la semaine de quatre jours. Cela semble beaucoup retenir l’attention des gens qui sont sur le marché de l’emploi, mais il est encore un peu tôt pour le mesurer.
Cela se poursuit. Nous allons distribuer des œufs liquides de plein air, un produit vraiment adapté au hors domicile. Dans le même style de démarche, soulignons que la coopérative Les Maîtres Laitiers du Cotentin vient de signer avec Max Havelaar pour travailler sur du commerce équitable Nord-Nord, ce qui est nouveau. Nous lançons donc deux références de fromages frais sucrés labellisées Max Havelaar. L’objectif est ici d’avoir une signature Egalim un peu différenciante puisque ces deux types de produits sont éligibles à Egalim.
D’une façon générale, ce qui nous fait réfléchir en ce moment c’est le service quotidien auprès de nos clients : comment être le plus près possible entre ce qui nous est commandé et ce qui est livré ? Nous venons de recruter une équipe marketing et nous mettons la priorité sur la façon de bien faire notre métier. Cela joue sur la fidélisation de la clientèle et même sur le recrutement de celle-ci. À partir du moment où vous avez une expérience client qui est d’un bon niveau, je pense que le bouche-à-oreille, dans nos métiers, joue. C’est aussi une manière d’acquérir de nouveaux clients en dépensant moins d’énergie.
Oui, c’est un rendez-vous important. Nous sommes attachés au salon car nous y trouvons également des leviers de motivation interne des équipes. C’est une forme de fierté de participer et de se mobiliser pour un événement exceptionnel. Le Sirha est un salon qui permet de prendre des contacts à haut niveau… et c’est aussi un endroit de mobilité professionnelle important qui favorise les initiatives de recrutement !