Malgré un climat d’incertitude et la hausse des prix, la restauration confirmerait sa croissance en 2022
En 2021, les pertes consolidées de la restauration s’élèvent à 23,2 Md€ par rapport à 2019, contre 30,7 Md€ en 2020 observe Food Service Vision. La restauration commerciale demeure en retrait significatif, par rapport à la restauration collective et aux commerces hors GMS. La consommation en livraison s’est installée, avec + 8 points de taux de pénétration depuis le début de la crise. Quant à la consommation de repas à emporter, elle reste stable.
Selon la 10e édition de la Revue stratégique de Food Service Vision, qui vient de paraître, le recul du chiffre d’affaires (CA) de la restauration pour le mois de décembre 2021 s’établissait à 15 %, contre 6 % en novembre et 7 % en octobre. L’année 2021 s’est achevée avec une baisse de CA de 26 % par rapport à 2019 (soit 23 Md€), contre 35 % en 2020. C’est la restauration commerciale qui absorbe la plus grande partie de cette baisse.
Malgré une augmentation continue d’un certain nombre de matières premières et produits alimentaires, le contexte économique général s’est plutôt amélioré au début de l’année, avec une hausse du pouvoir d’achat, une baisse du taux de chômage et une tendance à l’augmentation des salaires. L’activité de la restauration a donc enregistré un léger rebond en février (- 11 % de chiffre d’affaires Vs 2019), mais ce sont les commerces hors GMS qui en profitent le plus alors que les performances de la restauration commerciale et de la restauration collective sont en retrait, observe Food Service Vision.
Par ailleurs, la guerre en Ukraine déclenchée le 24 février instaure un climat d’incertitude. « Des impacts sur les prix vont se faire sentir et l’inquiétude des Français pourrait peser sur leur consommation. Pour les professionnels de la filière restauration, il est donc difficile de se projeter dans l’avenir », commente Food Service Vision. Le rythme de la hausse des prix risque de s’accélérer. La hausse des tarifs généraux des distributeurs CHD s’est établie à 10,6 % au cours du premier trimestre 2022, contre 6,7 % au quatrième trimestre de 2021. Plusieurs catégories de produits subissent des hausses supérieures à 20 % au cours du premier trimestre comme les pâtes alimentaires (+ 23,9 %), les sucres (+ 23,3 %), les confitures et fruits au sirop (+ 22,2 %), les laits de conserve (+ 21,6 %), les huiles (+ 19,9 %). La guerre en Ukraine devrait accélérer cette tendance à la hausse des prix sur un certain nombre de produits : blé, maïs, huile et tourteaux de tournesol, viande, emballages en aluminium. « En outre, les conséquences sur le tourisme étranger et les déplacements professionnels internationaux sont encore incertaines », ajoute Food Service Vision.
Deux scénarios pour 2022
En fonction des hypothèses retenues concernant la sortie de la pandémie du Covid-19, l’évolution du pouvoir d’achat et de la consommation des ménages, le climat social et les conséquences de la guerre en Ukraine, Food Service Vision établit deux scénarios : l’un, optimiste, dans lequel l’activité de la restauration resterait en dessous de 2019 (- 3 %) avec une accélération aux troisième et quatrième trimestres ; l’autre, pessimiste, dans lequel le CA de la restauration serait encore en retrait par rapport à 2019 (- 14 %). « Mais dans les deux cas, la restauration confirmerait la croissance de l’activité par rapport à 2021 », précise la société experte en consommation hors domicile et en analyse de la chaîne de valeur du fooservice.