L’Umih appelle à un recentrage de l’utilisation du titre-restaurant

Jean-Charles Schamberger
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TITRE-RESTAURANT PASS RESTAURANT SODEXO

La première organisation patronale du secteur CHRD alerte sur les risques de dévoiement de l’objet social du titre-restaurant qui bénéficie aujourd’hui d’exonération de charges sociales et fiscales à hauteur d’1,5 Md€ par an. 

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« On ne règle pas le problème, on le déplace ! », Franck Chaumes, président Umih Restauration, ne cache pas sa colère. L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie dénonce le procédé des pouvoirs publics pour détourner l’objet social du titre-restaurant au profit de la grande distribution. « Alors que le gouvernement s’apprêterait à prolonger l’utilisation du titre-restaurant à tous produits alimentaires au-delà du 31 décembre 2024, l’Umih appelle une nouvelle fois, à un recentrage du dispositif en faveur de la restauration pour sauvegarder un secteur déjà fortement touché par les crises successives », expose le syndicat dans un communiqué. 

Selon l’Umih, l’élargissement à tous produits alimentaires depuis 2022 pour la protection du pouvoir d'achat des consommateurs a largement favorisé les GMS au détriment des commerces de proximité. « Cela représente beaucoup d’argent : 576 M€ de manque à gagner pour les restaurateurs et un dévoiement du titre. On met un pansement d’un côté en essayant de régler un problème de pouvoir d’achat, et on crée une plaie d’un autre côté en affaiblissant une profession », déclare Franck Chaumes qui rappelle également que ce dispositif crée plus d'emplois et génère plus de recettes fiscales dans les restaurants que dans la grande distribution.

Pour l’Umih, dans un contexte où l’inflation est revenue sous la barre des 2 %, une troisième reconduction d’une mesure, initialement présentée comme exceptionnelle et provisoire, transformerait le titre-restaurant en « titre-caddie ». Elle entrainerait un manque à gagner très important pour le secteur de la restauration qui a besoin du ce dispositif pour stimuler la fréquentation de ses établissements pour le service du midi. « Nous allons évidemment saisir les parlementaires pour leur demander de faire un amendement. Nous ne sommes pas contre les citoyens mais ce n’est pas à nous de régler le problème du pouvoir d’achat », déclare Franck Chaumes.
 

Jean-Charles Schamberger
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