Alexis Bourdon (Snarr) : il faut réinventer nos métiers !

Myriam Darmoni
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Alexis Bourdon est le président du Syndicat national de l’alimentation et la restauration rapide. Nous l’avons interrogé sur la crise actuelle et ses conséquences dans la restauration rapide.

Une profession à l’arrêt !

La restauration rapide emploie plus de 175 000 salariés. Actuellement, plus de 95 % sont au chômage partiel. Sur 27 000 points de vente répartis dans toute la France, 20 000 sont des indépendants. Si la majorité a fermé dans la semaine du 16 mars, dès avril, on a vu un fantastique élan d’imagination et de réinvention. Des tests en grandeur nature et partiels ont été effectués par certains afin de préparer une réouverture, même partielle.

Les capacités en cuisine sont le gros point noir, car il est difficile de mettre en place la distanciation. Nous avons beaucoup d’interrogations. La crise du tourisme est terrible. Nous mettrons plusieurs années à nous en remettre. Nous n’avons pas de visibilité avant fin mai.

Quelle sont vos demandes au gouvernement ?

Le Snarr est allié aux autres acteur (Umih, GNI) pour porter plusieurs demandes d’aides immédiates. La plus importante est d’obtenir la baisse de la TVA à 5,5 %.

Nous souhaitons également obtenir l’abandon des charges patronales, obtenir une suspension des loyers de la part des bailleurs privés, et la prise en charge du sinistre par les assurances.

Comment envisagez-vous la réouverture ?

La réouverture ne pourra se faire qu’en garantissant la sécurité sanitaire des clients et des salariés. Chaque enseigne gère sa réouverture comme elle le veut, mais nous travaillons tous main dans la main : si l’un de nous fait une erreur, c’est tout le secteur qui en paiera les conséquences.

Le gouvernement a édité une fiche-métier le 1er avril, qui ne préconisait même pas le port du masque. Aussi les mesures prises par tous pour rouvrir sont mieux-disantes que cette fiche métier.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Il est impératif de réflchir à de nouvelles pratiques pour compenser la perte d’exploitation.

Il faut développer les canaux de vente au public comme la vente à emporter et la livraison à domicile.

il faut aussi être capable de développer les moments de consommation : le petit-déjeuner, les snackings à toute heure de la journée, l’apéritif, voire même le pique-nique en saison.

Notre succès ne pourra être que collectif !

Myriam Darmoni
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