Un quart des Français utilisent une application alimentaire. Parmi ces outils qui permettent de scanner, via son smartphone, les étiquettes et d’obtenir des informations sur la composition, les ingrédients, le profil nutritionnel ou l’origine des produits alimentaires, c’est Yuka qui rafle la mise. Plus de 88 % de ces utilisateurs y ont recours. C’est ce qui ressort de l’étude menée par l’institut Ifop pour Charal, intitulée « Usage et impact des applications alimentaires sur l’alimentation des Français », qui a introduit le troisième MeatLab de la marque. Depuis 2017, le spécialiste de la viande organise, en effet, des tables rondes afin d’explorer l’impact des évolutions sociétales sur l’alimentation. Après le flexitarisme et l’influence du genre, c’est l’alimentation connectée qui a nourri la réflexion de cette troisième édition qui s’est tenue à la Station F, à Paris, le 17 octobre. Si Yuka est une application qui concerne essentiellement les produits de grande distribution, cet usage massif en dit long sur l’influence grandissante du digital dans nos assiettes et nos choix alimentaires. Sur Instagram, le hashtag #food cumule ainsi plus de 360 millions de posts. « Le premier impact relève de la préconisation. Les influenceurs font connaître des lieux, les restaurateurs imaginent pour cela des recettes instagramables. Puis les consommateurs prennent le relais pour imiter ces instagrameurs. Le second impact est de l’ordre de la construction identitaire : on se définit par ses pratiques alimentaires. On mange pour soi mais aussi pour le montrer et le faire savoir », analyse Catherine Lejealle, docteur en sociologie spécialiste du digital. Un phénomène qui a de beaux jours devant lui prédit Clément Chevrette, directeur de la plateforme d’innovation Smart Food Paris, « on estime entre 500 et 700 le nombre de start-ups sur l’alimentaire dont 50 % de services digitaux. L’extension de la 3G, de la 4G et bientôt de la 5G ne va faire qu’accélérer leur usage ».
