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[Contrats courts] L’hôtellerie et la restauration touchées par le bonus-malus

Jean Charles Schamberger
REFORME DE L’ASSURANCE CHOMAGE
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Présentée mardi 18 juin par le Premier ministre Edouard Philippe et par la ministre du Travail Muriel Pénicaud, la réforme de l’assurance chômage a aussitôt fait réagir dans les milieu de l’hôtellerie et de la restauration. La tant redoutée taxation des contrats courts verra en effet le jour. Figurant parmi les mesures phares de la réforme (avec la modification des règles d’indemnisation, la limitation du montant des indemnisations des hauts salaires et l’accompagnement des demandeurs d’emplois), un système de bonus-malus concernera 7 secteurs dont l’hébergement et la restauration. « Nous allons instaurer un régime de bonus-malus pour favoriser l'embauche sur des emplois de plus longue durée. Les secteurs économiques que nous avons choisi de cibler sont ceux qui abusent, en tout cas ceux dont le recours aux contrats courts est le plus important », a notamment déclaré Edouard Philippe. « Plus le nombre de salariés qui s’inscriront à Pôle Emploi après avoir travaillé pour une entreprise est élevé par rapport à son effectif, plus cette entreprise paiera de cotisations patronales à l’assurance chômage. A l’inverse -c’est le bonus- plus une entreprise fait d’effort pour réduire le nombre de personnes qui s’inscrivent à Pôle Emploi en fin de contrat, moins elle paiera de cotisations », a expliqué Muriel Pénicaud. Les entreprises de moins de 11 salariés ne seront toutefois pas concernées. Les CDD d’usage, quant à eux, se verront appliquer une taxe forfaitaire de 10 € par contrat (cf. vidéo de la présentation de la réforme ci-dessous).
A l’issue de ces annonces, le GNI a dénoncé une reprise du matraquage fiscal et une nouvelle taxe insupportable sur l’emploi. Pour Aziz Bentaleb, président de la branche professionnelle des traiteurs organisateurs de réceptions au GNI : « c’est un coup de massue pour nos entreprises à forte intensité de main d’œuvre. Le coût est exorbitant. Rendez-vous compte, un mariage de 100 convives à 100 € va coûter plus de 650 € de plus ! Je ne peux pas les prendre à ma charge et mes clients n’ont pas les moyens de payer un tel supplément. Je ne sais pas comment nous allons faire ! ». Pour Didier Chenet, président du GNI, « le gouvernement fait ce qu’il y a de pire en appliquant à l’aveugle son dogme. Recruter en CDI n’est pas possible quand on travaille à la commande ». De son côté, l’Umih regrette que cette réforme fasse supporter sur seulement sept secteurs le poids de la dette de l’assurance chômage en instaurant le bonus-malus. « Cette mesure apparaît comme discriminatoire. Le recours au contrat court est inhérent au pic d’activité dans l’hôtellerie-restauration », estime le syndicat.
Jean Charles Schamberger
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