, mis à jour le 05/05/2025 à 07h02

« Une grande disparité de performances »

Image
Aldric Charles de Geuser

Dans sa Revue stratégique publiée en mars, Food Service Vision dresse un bilan contrasté de la restauration hors domicile en 2024. Un marché plein de défis et des attentes RSE toujours plus fortes sont le lot des distributeurs foodservice qui y font face avec agilité comme l’expliquent Aldric Charles de Geuser, channel manager chez Food Service Vision, et Michael Ballay, directeur associé chez Food Service Vision.

Partager sur
Comment se porte la distribution foodservice en ce début 2025 ?

M.B. : Les performances sont très différentes d’un distributeur à l’autre. Il y a trois points déterminants : la zone géographique car le marché de la restauration tient d’abord grâce aux touristes internationaux et aux événements BtoB, cela concerne plus fortement Paris et certaines stations d’hiver. Un distributeur très présent sur ces zones ira mieux que la moyenne. Deuxième point important : les défaillances d’entreprises qui s’accélèrent. Pour autant, le parc se développe d’abord avec les chaînes de restauration. Les distributeurs qui travaillent avec elles, globalement, vont mieux que les autres. Dernier point : l’inflation et la guerre des prix. Il y a quelques produits phares comme le bœuf qui monopolisent l’attention des distributeurs. Dans ce contexte, la RSE passe après certaines de ces problématiques. Elle est incontournable mais n’est plus l’unique clé d’entrée.

Image
Michael Ballay
Justement comment les enjeux RSE trouvent-ils leur place dans cette période bataillée ?

A.C.G. : Les distributeurs sont un maillon de la chaîne de valeur de la RHD. Ils ont à la fois des demandes amont, notamment législatives à l’image d’Egalim, et des demandes aval, à savoir répondre aux besoins des restaurateurs et de leurs clients qui veulent de la RSE dans l’assiette et dans la manière de gérer l’activité. Il y a quatre piliers sur lesquels les distributeurs s’appuient : l’offre produits et le sourcing avec un référencement de produits locaux, des outils de traçabilité fiables ; la logistique avec beaucoup d’actions menées en matière de biocarburant, de bâtiments écoconçus ou de photovoltaïque ; la gestion des déchets et la recyclabilité ; et enfin les ressources humaines pour fédérer les équipes. Au-delà même de leur impact, les distributeurs se renseignent sur celui de leurs fournisseurs. Cela fait partie d’une nouvelle grille d’évaluation de ces derniers.

Quelles sont les perspectives pour les distributeurs en matière de RSE ?

A.C.G. : Des distributeurs alternatifs avec un positionnement 100 % RSE se développent. Je pense notamment à Atypique, un grossiste de fruits et légumes en ligne qui propose des produits déclassés à destination des restaurateurs. Ou encore Fresh Me Up, une plateforme qui donne accès à des ventes privées de produits frais issus de surstocks ou de queues de lot. Ce sont deux initiatives intéressantes qui se développeront. Il y a aussi l’accompagnement technologique que permet l’IA. Certains distributeurs l’ont compris et commencent des tests d’optimisation de gestion de stocks. 

Par ailleurs, en matière de décarbonation il y a un phénomène d’entraînement pour être compétitif en termes de positionnement. Il faut travailler sa marque employeur, sa réputation, redonner du sens à son entreprise et à ses collaborateurs. Via l’innovation produits et de la MDD, les distributeurs vont aussi améliorer leur bilan carbone. Enfin, au-delà de la vente de produits et de services, il y a toute une démarche d’accompagnement. C’est aussi là que va s’ancrer leur démarche RSE, en aidant les restaurateurs à réduire leur impact.
 

Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire