Et si les ZFE.m s’installaient dans la sérénité ?
Calendrier, réglementations, aménagements concernant les motorisations... Sur ces
sujets, pouvoirs publics et collectivités font preuve de bon sens afin d’éviter le grand
désordre. Lire Zepros Distributeurs 16
Pragmatisme. Le mot clé des débats de la Journée de la filière transports de marchandises
et logistique, organisée par France Logistique* le 24 novembre. Pragmatisme sur le sujet
épineux des ZFE.m. Lors de la table ronde, consacrée à « L’optimisation logistique au
service de la transition écologique », Bruno Millienne, député des Yvelines, déclare : « les
ZFE sont nécessaires mais l’on s’y prend mal, avant de préciser, il ne faut pas aller trop vite
car le véritable horizon est 2030 et pas 2025. » Le député s’appuie sur la mission
parlementaire menée avec son collègue Gérard Leseul. Les deux politiques pointent
plusieurs carences : le manque de communication sur l’échéance (45 agglomérations
concernées par une ZFE en 2025), le besoin d’accélérer l’offre de transports alternatifs à la
voiture, le meilleur ciblage des aides à l’acquisition d’un véhicule propre, de la souplesse
dans la mise en œuvre du dispositif et enfin, une adaptation des mesures pour les VUL et les
poids lourds. Ces appels commencent à être entendus. S’agissant de la communication,
l’ouverture en fin d’année du site ZFE.green où se retrouvent toutes les informations sur le
sujet – y compris les dérogations - constitue une avancée certaine (voir article page 8).
Bruno Millienne invite là encore au réalisme. « Les métropoles de Lyon, Saint-Étienne et
Grenoble sont interconnectées. Il est nécessaire d’harmoniser les réglementations. » Cela
est vrai ailleurs aussi en France... Pour la métropole de Strasbourg, Anne-Marie Jean, sa
vice-présidente, confirme la souplesse des collectivités dans la mise en œuvre des ZFE.
Dans la capitale alsacienne où les véhicules Crit’Air 5 et sans Crit’Air sont interdits, sur le
papier, depuis le 1er janvier 2022, les contrevenants ont eu une « année pédagogique » pour
s’adapter. « À chaque nouveau pallier jusqu’en 2028, nous prévoyons une année
pédagogique », rassure Anne-Marie Jean. Même tolérance pour les motorisations. « Les
véhicules frigorifiques n’ont pas de solution “verte”. Quand il n’existe pas d’offre, il y aura des
dérogations », poursuit la vice-présidente. Bruno Millienne va dans ce sens : « Si les
véhicules des particuliers et les VUL se tournent vers l’électrique, ce n’est pas le cas des
poids lourds. Il faut donc développer les biocarburants (le B100 exclusif est éligible Crit’Air 1
depuis avril 2022) et aménager une transition avec le gaz. » Enfin, le député des Yvelines
appelle de ses vœux une filière nationale du retrofit, afin de permettre aux entreprises de
s’équiper en véhicules plus verts sans investir dans du neuf.
*Créée en janvier 2020, l’association qui regroupe les acteurs privés de la logistique a pour
vocation d’organiser la filière en France et de servir d’interlocuteur aux pouvoirs publics.