[Spécial RSE] La FNB relève son exigence RSE

Olivier Bitoun
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 logo nouvelle version du label de la FNB

Le nouveau label RSE de la Fédération Nationale des Boissons attire les distributeurs candidats. Un peu plus exigeant que sa version originelle, il ambitionne de leur mettre le pied à l’étrier, de les aider à progresser et de leur donner un temps d’avance sur la réglementation.
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Fin février, 70 % des audits de transition étaient bouclés. Leur objectif : valider le passage de l’ancien vers le nouveau label « Grossiste engagé » pour les 30 distributeurs de boissons concernés et leurs 142 sites. Une satisfaction pour Laure Bomy, la directrice générale de la Fédération Nationale des Boissons (FNB), à l’origine de ce label à l’identité RSE. « Tous les grossistes titulaires de l’ancien label se sont réengagés pour la nouvelle version malgré un léger renforcement des exigences », indique-t-elle, avant d’expliquer, « bon nombre d’entreprises nous disent qu’elles ne sauraient plus conduire leur politique RSE aujourd’hui sans le label car l’audit annuel est très structurant de ce point de vue ». Rappelons que l’engagement dans ce label dure au minimum trois ans mais qu’il découle d’une démarche volontaire des entreprises. Second signe positif : le nouveau référentiel fait des émules ! Deux nouveaux distributeurs souhaitent aussi devenir des « Grossistes engagés ». Leurs dossiers de candidature sont validés ; ils attendent leur premier audit de contrôle de conformité par le cabinet indépendant Ecocert Environnement. Lancé, officiellement, au printemps 2023, le nouveau référentiel dont le périmètre reste sectoriel, remplace celui qu’avait créé la FNB, déjà, et qui datait de 2015. La fédération souhaitait le refondre dès 2018 mais la crise Covid l’avait contrainte à suspendre le processus. Il redémarre début 2022 par une vaste consultation qui touche les grossistes, premiers intéressés, mais aussi les industriels et les partenaires institutionnels de la filière. Les résultats de l’enquête confirment la pertinence de plusieurs orientations que la FNB souhaitait donner à son nouveau label. Mais aussi le souci de « conserver l’essence de la première version ». À savoir : « Servir d’outil pour aider les grossistes en boissons à intégrer la RSE dans le pilotage global de leur activité », définit Laure Bomy. « Le label n’est pas là pour sanctionner les entreprises mais pour les accompagner et leur mettre le pied à l’étrier de la RSE », insiste la dirigeante. 

Un label fondé sur 28 exigences 

Il n’en reste pas moins que les changements apportés à la nouvelle version de « Grossiste engagé » sont notables. Le premier saute aux yeux : l’identité textuelle et visuelle du label ont été entièrement repensées (voir illustrations). C’était un souhait exprimé au terme de la consultation. L’évaluation des perfor- mances RSE des distributeurs d’un audit à l’autre y est aussi plus lissée. « La progressivité des notations est garante d’une certaine cohérence », indique Laure Bomy. L’autre évolution de fond a trait à la réévaluation du poids des notes. « Le niveau attendu est plus élevé que dans l’ancienne version », confirme la directrice générale de la FNB, qui précise que « le label va plus loin que la réglementation ». Une occasion pour les entreprises de prendre un coup d’avance sur la loi... Au nombre de 28 et notées de A à D- A étant la meilleure note - les exigences évaluées lors de chaque audit sont classées en fonction de 5 « piliers », autant de thématiques désormais habituelles de la RSE : être un employeur responsable (égalité professionnelle, parité, inclusion...), réduire l’empreinte carbone de ses activités, une exigence apparue avec la nouvelle version du label, préserver les ressources et agir en faveur de l’économie circulaire (réduction, réemploi et recyclage des contenants notamment), renforcer son ancrage territorial et agir en partenaire de confiance. Pour décrocher le label, l’entreprise doit obtenir au moins 50 % des points au total, c’est-à-dire la moyenne. Attention à ne pas crier victoire trop vite ! 

Comprendre et anticiper les grilles de notation 

Cet exemple donné par Laure Bomy le confirme : « Une entreprise qui calcule bien son empreinte carbone mais qui n’annonce pas de trajectoire de réduction pour les prochaines années n’aura pas A. » Comment peut-on comprendre et anticiper les grilles de notations ? Les entreprises tentées par une candidature, pour peu qu’elles adhèrent à la FNB, ont accès au guide méthodologique complet sur le site de la fédération. Il comprend notamment une fiche descriptive pour chacune des 28 exigences ainsi qu’une justification des notations en A, B, C, D. Cet accès libre au référentiel permet également aux entreprises de s’autoévaluer avant de déposer leur dossier de candidature - également téléchargeable sur le site - auprès de la FNB. Car tous les candidats ne sont pas automatiquement retenus ! Il faut déjà qu’ils remplissent deux conditions : avoir la certification bio pour leur activité de distribution, s’ils commercialisent des produits bio, et avoir mis en œuvre, au sein de l’entreprise, un parcours de formation de vingt et une heures à la RSE. Et pour rassurer les entreprises inquiètes de perdre leur sésame une fois obtenu, Laure Bomy rappelle que « elles ne courent pas le risque de perdre leur labélisation au cours des trois ans du cycle d’engagement (même si l’audit est annuel et que leurs performances RSE stagnent, ndlr). Il faut juste qu’elles aient progressé à l’issue des trois ans ». 

Olivier Bitoun
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