Jean-Charles Schamberger

[Top 100] « Nous avons joué notre rôle de distributeur »

Alain Gauthron
Directeur du développement
France Frais
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Alain Gauthron FRANCE FRAIS

Panorama du marché des grossistes distributeurs foodservice - Entretien réalisé le 16 juin.
Zepros Distributeurs RHD 17 Spécial Top 100 - Edition 2023

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Quels ont été les faits marquants chez France Frais en 2022 ?
Alain Gauthron

C’est une année qui a été pleine de rebondissements avec un marché du hors domicile qui s’est bien comporté. La consommation a été soutenue par un chômage qui est faible et un arbitrage des consommateurs qui profitent pleinement d’instants festifs. Le tassement que l’on a constaté après le Covid s’est prolongé sur la restauration commerciale avec service à table le midi, au profit d’un développement le soir. 
Le marché de la restauration sociale n’a pas dévissé en dehors du phénomène télétravail qui impacte la restauration d’entreprise et nous avons enregistré des progressions assez importantes. Nous avons donc réalisé une année positive en volume, avec un chiffre d’affaires porté par le phénomène inflationniste. Et, depuis la rentrée, nous avons un secteur boulangerie-pâtisserie qui marque le pas. À fin mars, nous terminons à 2 Md€ de chiffre d’affaires contre 1,6 Md€ en 2019.
Ensuite, il y a toujours des perturbations sur les approvisionnements des industriels. Enfin, des tensions en matière de ressources humaines perdurent. Les métiers de la logistique et du commerce de gros en font partie. Nous avons de vraies difficultés sur certains postes, soit parce que c’est un travail dans le froid, soit parce qu’il y a des horaires un peu décalés. Nous travaillons donc sur l’organisation du temps de travail, la qualité d’accueil des nouveaux collaborateurs, les conditions d’accompagnement en termes de formation, le sens donné au travail.
 

Comment avez-vous traversé cette période d’inflation ?
Alain Gauthron

En cumulé, l’inflation que l’on a connue est à un peu moins de 20 %. Il s’agit d’un cumul de facteurs de coûts haussiers : matières premières, emballages, énergie… Tout n’est pas arrivé en même temps mais aujourd’hui tous les signes montrent que l’on est plutôt sur le haut de la vague. Je ne crois pas à une déflation rapide et forte car il y a eu aussi un phénomène de rattrapage.
Nous avons globalement accepté les hausses. Nous avons tenté de les répercuter à nos clients en privilégiant le fait d’avoir des produits, afin de pouvoir les servir, plutôt que de prendre des paris allant contre la tendance inflationniste et risquer ensuite de manquer de matière et de dégrader le service. Nous avons eu aussi des ruptures mais nous avons joué notre rôle de distributeur… à la différence d’un logisticien pur qui reçoit et livre mais sans stock.
 

Quelles actions avez-vous menées en matière de sobriété énergétique ?
Alain Gauthron

Nous agissons sur beaucoup de sujets en termes d’économies d’énergie : mise en place de panneaux solaires, rénovation régulière de nos systèmes de froid, qui, à puissance comparable, permettent de faire de 25 % à 30 % d’économie, analyse des solutions potentielles pour pénétrer dans les centres-villes avec des véhicules propres, présence dans les discussions sur les ZFE pour faire reconnaître nos métiers et nos contraintes, 
En matière de RSE, nous poursuivons nos actions de défense des filières agricoles. Ainsi, dans le Sud-Ouest, nous avons pris l’initiative de surpayer le lait d’une dizaine de producteurs locaux. Nous conditionnons ce lait sous le nom de La Brique Rose, que nous vendons sur la région toulousaine et l’Occitanie à travers notre circuit de distribution. En interne, nous nous sommes attelés à la réduction de l’accidentologie au travail. En 2022, nous avons déjà atteint les objectifs chiffrés de santé-sécurité au travail que nous nous étions fixés pour 2025. Nous allons donc devoir les revoir !
 

Comment se développent l’e-commerce et le digital en général ?
Alain Gauthron

L’e-commerce devrait sortir assez vite désormais. Par ailleurs, nous avons développé des sites internet pour nos filiales de sorte qu’elles aient une signature numérique. Nous travaillons aussi notre présence sur les réseaux sociaux. Ensuite, nous avons bien sûr des outils fonctionnels : SI, RH, etc., qui sont en développement également. Le digital est un vrai sujet de transformation interne. 

Jean-Charles Schamberger
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