[TOP INDEPENDANTS 2023] Envie rebondit

Si son concept de bar des sports BDS a été racheté par Anne-Sophie et Nicolas Sturm, qui ont pris leur indépendance, et des restaurants comme le Moon, le Yak et le Wok ont été cédés dans la foulée, le groupe rennais de Jacques Thipthiphakone, Laure Thipthiphakone et Caroline Dhellin n’aura pas mis longtemps à reprendre ses marques. Il a notamment inauguré fin octobre un nouvel établissement. 

Baptisé Le Saint-Jacques Café, ce restaurant de 500 m² avec 180 couverts à l’intérieur et 150 en terrasse, qui représente 1 M€ d’investissement, vient rejoindre le Tuk Tuk Mum, le WhiteFields Café, Avec et le Wok Antipolis, les quatre autres lieux qui composent le portefeuille du groupe. « Plus de 90 % des collaborateurs sont restés avec nous après la restructuration. Forcément, cela fait chaud au cœur et cela soude mais il a aussi fallu assumer pour garder tout le monde. Le groupe avait perdu quelques restaurants et n’avait plus la même flotte, c’est pour cela qu'il était important d’ouvrir cette année », confie Jacques Thipthiphakone. 

Situé dans le quartier assez récent de La Courrouze, au sud-ouest de Rennes, le Saint-Jacques Café a pris la place d’un ancien restaurant interentreprises précédemment géré par Sodexo et Convivio. La zone dispose d’un bon mix entre bureaux-logements et bénéficie de la proximité de la nouvelle ligne B du métro. Un contexte propice à une carte volontairement fédératrice. Pas de thème particulier, le client peut y déguster sashimi, bo bun, pizza ou saucisse-purée pour un ticket moyen de 16 € le midi. Le soir, les plats peuvent se partager dans une ambiance afterwork. Et une offre coffee-shop est également déclinée du lundi au vendredi en take-away. « L’idée est ici de décomplexer l’envie de manger : on peut le faire à tout moment, avec qui on veut et avec ce qu’on désire sur la table », glisse Jacques Thipthiphakone. Pour pousser encore cet esprit familial, le lieu, équipé d’un écran 16/9e et d’un son 5.1, organise la projection de films de cinéma culte en plein air l’été et dans un espace dédié l’hiver. 

Pas de duplication chez Envie, au contraire ce cinquième restaurant est pour le dirigeant une nouvelle corde à son arc. « Ce lieu apporte une ambiance plus posée que dans nos autres adresses. Cela correspond à une demande de confort d’une certaine clientèle. Nous sommes dans une logique de complémentarité, à l’opposé de la chaîne qui copie-colle un concept. Nous étudions nos projets en fonction du voisinage, nous essayons d’apporter quelque chose de différent, qui correspond à une attente. »

2023 a également été l’occasion pour le groupe, qui compte 150 salariés, d’avancer sur différents fronts et notamment sur sa marque employeur. En octobre, un site internet flambant neuf a été lancé avec des outils facilitant le dépôt de candidatures et des accords d’intéressement ont été mis en place pour les collaborateurs. L’équipe communication et événementiel a été étoffée, le siège se compose aujourd’hui de 16 personnes. 

Autre axe de travail prioritaire : le sourcing local. « Cela a été un gros virage notamment en matière de bière. Avant son origine comme celle des softs importait peu, maintenant nous travaillons le sourcing en détail : ce que cela implique en termes de produit, de consigne, d’emballage ou de réemploi. Avant, nous nous penchions essentiellement sur la qualité et la marge, désormais nous portons un regard RSE sur toutes nos références », explique Jacques Thipthiphakone. 

Pour ce qui est des projets, le groupe, qui devrait boucler l’année à 12 M€ de chiffre d’affaires, continue son activité de consulting et accompagne dans ce cadre un restaurant à Saint-Coulomb (35). Deux ouvertures de vastes bars-restaurants au sein d’Envie sont en outre programmées en 2024-2025.

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