Interview métier RH : Caroline Gaido, Réseau Provence Dauphiné

Le Réseau Provence Dauphiné est une entreprise familiale, nous sommes primeurs depuis trois générations ! Depuis sa création en 1958 par Antoine Ginard à Barbentane (13), le réseau s’est développé sur tout le quart Sud Est de la France, de Thonon les Bains à Perpignan, et de Fréjus à Gannat. Il est actuellement constitué de 24 sociétés adhérentes, fortes de plus de 450 salariés.

Chacune des entreprises du réseau reste une entité indépendante dans sa gestion quotidienne, ce qui lui permet de répondre aux spécificités locales avec une flexibilité inégalée. Ensemble, elles partagent les valeurs du réseau autour de la proximité, le service et la qualité, et une infrastructure adaptée au territoire, avec 20 sites de grossistes à service complet en fruits et légumes et marée fraîche et 4 sites d’expédition dans différents bassins de productions (Provence, Occitanie, Rhône-Alpes et le pays Valentinois), afin d’offrir à nos clients une offre complète et de saison. 

Le Réseau Provence Dauphiné est le spécialiste des fruits et légumes frais et de la marée qui sert tous les professionnels des métiers de bouche (restauration commerciale et collective, artisans…), ainsi que la GMS.

Je travaille dans les ressources humaines depuis 8 ans. J’ai réalisé mes études supérieures en alternance dans différentes entreprises, je tenais à être sur le terrain en couplant pratique et théorie parce que je pense que c’est indispensable pour connaître la réalité du métier.

Après ma licence, j’ai intégré une agence d’intérim, ce qui était une bonne façon de commencer à travailler. Cela demande de la polyvalence, de l’efficacité pour le casting des candidats, leur placement chez un client… C’était formateur, mais mon souhait était d’accompagner les salariés sur le long terme. Le côté "one shot" de l’intérim n’était pas tout à fait que ce que j’attendais.

Ensuite, j’ai travaillé dans une entreprise agro-alimentaire, en tant qu’assistante ressources humaines, d’abord chargée du recrutement, j’ai élargi mon périmètre d’action par la mise place de la communication interne (supports, animations, moment de cohésion sociale…), puis des systèmes d’organisation pour permettre aux managers de piloter leurs équipes dans le respect de la réglementation par exemple. Pour finir, j’étais également en charge de la réalisation de la paie, ce qui en faisait un poste très complet.

J’ai repris mes études pour obtenir un Master Management des Ressources Humaines en candidat libre. En parallèle j’occupais un poste de Gestionnaire de compte au sein d’un cabinet social. J’étais en charge de la production de la paie et de l’administration du personnel (rédaction contrats de travail, déclarations d’embauches par exemple) sur un portefeuille de clients qui m’était attribué, composé d’entreprises de moins de 50 salariés. L’objectif était de développer les prestations RH afin de se placer en qualité de "RH externalisée". J’ai ainsi pu réaliser de l’accompagnement des dirigeants, rédiger des accords d’intéressements, rédiger diverses décisions unilatérales de l’employeur, mettre en place un CSE …

Enfin, j’avais envie de donner une nouvelle dynamique à ma carrière en revenant en entreprise pour accompagner mes collaborateurs au quotidien et apporter une expertise stratégique aux dirigeants en matière de gestion des hommes, sur une mission qui ait du sens. Au-delà de ce que l’employeur pouvait m’apporter comme avantages, je cherchais celui qui me permettrait de me développer, et c’est ce que j’ai trouvé au sein du Réseau Province Dauphiné.

Les entreprises du réseau étant très autonomes, une politique RH commune doit être mise en œuvre pour faciliter le travail des différents sites, partager et faire avancer nos bonnes pratiques sociales. C’est pour cette raison que j’ai postulé au sein du groupe : il y a beaucoup à faire !

Le challenge est de faire adhérer les Directeurs de sites, les comptables uniques, les collaborateurs des différentes sociétés à la fonction RH et aux projets qui en découlent. Il faut convaincre en apportant du sens. Je n’impose rien, j’informe et je demande les retours sur ma communication et les outils que je propose. Par exemple, au niveau de l’activité paie, qui prend actuellement beaucoup de temps, je leur propose des outils pour gagner en efficacité et leur faciliter la gestion de la masse salariale.

Cette politique RH est à développer en fonction des postes et des usages de chaque entité. A chaque fois, l’outil doit être adapté pour prendre en compte les spécificités sur site, pour qu’il soit attractif et adopté. J’essaie de leur apporter des clés pour qu’ils puissent développer leur propre politique RH en local.

Les outils de suivi mis en place sont destinés à garantir le respect de la réglementation applicable et à permettre aux dirigeants d’avoir une meilleure visibilité et précision sur leur masse salariale, par exemple pour mieux anticiper les besoins saisonniers et pourvoir piloter plus leurs effectifs aux besoins de l’activité. Ce sont des outils qui les aident au quotidien, et avec le temps, cela va leur permettre de mettre en lumière la valeur ajoutée de la fonction RH.

Ensuite, nous pourrons travailler à apporter plus de social, travailler sur les parcours professionnels, favoriser la mobilité, qui est un sujet important dans un réseau aussi étendu que le nôtre, valoriser également la marque employeur…

Nous allons également développer la politique RSE, qui est aujourd’hui portée par Yannick CHAPU qui dirige le service Qualité. Nous pourrons y ajouter un volet RH au niveau de la qualité de la vie au travail, des avantages sociaux… Mais nous devons d’abord poser les bases.

L’idée est de créer une harmonie entre chaque société, tout en respectant leur indépendance. La force du réseau vient du fait que chacune d’entre elle est singulière, avec ses spécificités. Nous laissons la place à l’humain et à l’adaptabilité des parcours.

A moyen terme, nous allons valoriser toutes les actions non-palpables mais bien réelles que le réseau a déjà mises en place. Il faut beaucoup d’organisation, et avancer projet par projet.

La première difficulté est liée à l’étendue du réseau, et au fait que chaque société a des problématiques spécifiques. La Savoie, qui est proche de la Suisse, rencontre la concurrence des salaires plus élevés proposés aux transfrontaliers. Il devient alors difficile d’attirer et de fidéliser des préparateurs de commandes ou des chauffeurs-livreurs par exemple.

Pour y répondre, nous investissons sur la pérennité des postes à pourvoir et sur la qualité de vie au travail. Nous réfléchissons également sur la possibilité pour nous d’axer notre politique de recrutement sur la formation des nouveaux entrants, leur proposer une vision, un plan d’évolution professionnelle. La communication autour de la marque employeur prend alors tout son sens.

La seconde difficulté est due à la saisonnalité de nos métiers, qui peut être annuelle ou biannuelle, en fonction des sociétés. A la montagne, par exemple, nous avons des pics d’activité liés à la saison d’hiver et à celle d’été, qui demandent une forte implication sur tous les postes.

C’est un sujet que j’aborde tout de suite en entretien d’embauche : j’explique aux candidats qu’à certains moment de l’année, ils vont devoir s’investir davantage, afin de déterminer si la fluctuation du rythme de travail peut être un frein à leur intégration au sein du Réseau.  

Enfin, nous avons certains métiers qui demandent une expertise précise : les agréeurs, les acheteurs en fruits et légumes par exemple … Nous mettons en place des partenariats avec les écoles notamment, pour nous faire connaître et accompagner les candidats qui aspirent à nous rejoindre.

Tout d’abord, poser les bases de la fonction RH au sein du réseau, et proposer des outils communs. C’est important que les outils soient adoptés et utilisés, alors je reste à l’écoute de mes interlocuteurs au sein du Réseau pour arriver à un consensus pertinent.

Par la suite, j’aimerais les accompagner sur d’autres missions RH spécifiques à chaque société, en fonction de leurs besoins.

Avant tout, c’est l’humanité ! Que ce soit dans le secteur des Ressources Humaines en général, ou au sein du réseau. Il y a « humain » dans notre intitulé de poste, il ne faut jamais l’oublier.

Les entreprises du Réseau Provence Dauphiné sont à l’image de notre territoire : authentiques et dotées de fortes personnalités. Faire preuve d’écoute, de bienveillance, d’honnêteté et d’assurance dans ses positions permets selon moi une forme de réussite dans mon métier mais également au sein du Réseau.

Dans le Vaucluse, c’est sans doute le melon de Cavaillon !