Les additifs alimentaires font-ils encore recette ?

Claire Cosson
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ACTU FRANCE
En dix ans, la part des aliments sans additifs est passée de 13,7 % à 18,3 %, d’après une étude de l’Agence de sécurité sanitaire (ANSES) qui a publié, mercredi 20 novembre, un état des lieux de leur utilisation.
Tout n’est pas encore rose, mais les choses avancent dans l'agroalimentaire. Depuis dix ans, l’Observatoire de l’alimentation (Oqali), opéré conjointement par l’Anses et l’INRA, réalise des études visant à caractériser la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire à travers les données figurant sur les emballages des produits. Dans ce cadre, l’Oqali a lancé une enquête afin d’analyser l’évolution de l’utilisation des additifs dans les produits alimentaires commercialisés en France. Grâce aux données collectées sur plus de 30 000 produits, un premier état des lieux vient d’être dévoilé concernant la présence des additifs dans 30 catégories d’aliments (à l’exception de la confiserie) entre 2008 et 2016. L’évolution de l’utilisation des additifs alimentaires a par ailleurs été étudiée pour 20 catégories d’aliments.
Viennoiseries, glaces, sorbets et desserts surgelés mauvais élèvesPremier enseignement : 78 % des produits alimentaires analysés mentionnent au moins un additif dans leur liste d’ingrédients. En revanche, seuls un petit nombre d’additifs sont fréquemment utilisés : sur environ 400 additifs actuellement autorisés, 42 sont retrouvés dans au moins 2 % des aliments et seulement 8 additifs sont identifiés dans au moins 10 % des aliments. Les additifs les plus utilisés sont :• l’acide citrique (E330), utilisé notamment comme régulateur de l’acidité, qui est mentionné sur 23 % des produits ;• les amidons modifiés, utilisés notamment comme épaississants, qui concerne 22 % des produits ;• les lécithines (E322), utilisées notamment comme émulsifiants, présentes dans 17 % des produits. Si 53 % des produits étudiés contiennent moins de trois additifs différents, 4 % des produits utilisent au moins dix additifs. Il s’agit principalement des viennoiseries et desserts surgelés (16 %), de produits traiteurs frais (15 %) et de glaces et sorbets (12 %).
Les compotes montrées du doigtDeuxième constat : l’utilisation des additifs dans les produits transformés a eu globalement tendance à diminuer sur la période considérée. Parmi les 20 catégories pour lesquelles des données d’évolution sont disponibles, le nombre d’aliments sans additif est en augmentation, passant de 13,7% à 18,3% des produits depuis le début des années 2010. Cette baisse de l’utilisation d’additifs s’observe dans tous les segments de marché et pour la plupart des catégories de produits, en particulier les produits traiteurs frais (+ 13 points de produits sans additif). De plus, le nombre d’additifs différents au sein d’un même produit est en diminution.Toutefois, parmi les 46 additifs les plus utilisés, quatre sont en augmentation : + 2 points pour les caroténoïdes employés comme colorants (E160a), + 1 point pour les carbonates de sodium (E500) utilisés comme poudre à lever, + 0,4 point pour les pectines (E440) qui servent notamment de gélifiant, + 0,3 point pour les anthocyanes (E 163) utilisés comme colorants. Par ailleurs, le nombre de produits avec additif augmente significativement pour les compotes (+ 10 points), notamment du fait de l’emploi d’antioxydants tels que de l’acide ascorbique.
Claire Cosson
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