Cantines scolaires : que vont manger les écoliers espagnols ?

Nos amis espagnols ne badinent pas avec l’alimentation des écoliers. Logique. Surtout quand on sait que la moitié des élèves (46,7 % des 6 à 9 ans) qui appartiennent à des familles avec des revenus inférieurs à 18 000 euros par an sont en surpoids dans l'enfance. Le Conseil des ministres a donc approuvé, mardi 22 avril, le Décret royal sur les cantines scolaires saines et durables, un texte présenté par Pablo Bustinduy et préparé par le ministère qu'il dirige (Droits sociaux, Consommation et Agenda 2030). Ce nouveau règlement garantira que 5 repas sains par semaine soient servis dans toutes les écoles (publiques, subventionnées par l'État et privées) qui dispensent un enseignement de la petite enfance (deuxième cycle), un enseignement primaire, un enseignement spécialisé, un enseignement secondaire obligatoire, un lycée ou des formations professionnelles de base ou intermédiaires.

Concrètement, le décret royal stipule que toutes les écoles dotées de cafétérias doivent garantir aux élèves un apport quotidien de fruits et légumes frais, précisant qu'au moins 45 % des fruits et légumes servis doivent être de saison, afin de promouvoir des modèles de cafétéria plus sains et plus durables et, en même temps, de renforcer la production locale. La nouvelle réglementation exige également qu'au moins deux repas par mois ou 5 % des dépenses soient alloués à la production biologique. Sans oublier l’obligation de servir une à trois portions de poisson par semaine. Une augmentation des légumineuses et céréales complètes est également très largement encouragée, en respectant les recommandations de l’Agence espagnole de sécurité alimentaire (Aesan) et de l’OMS.

Autre point important du texte adopté : l’interdiction des boissons sucrées dans les cantines scolaires, les distributeurs automatiques ou les cafétérias. Les produits qui dépassent une teneur maximale en sucre de 5 gr par portion emballée et qui ne répondent pas aux critères recommandés par des organisations telles que l'OMS concernant les limites d'apport en matières grasses, en sucre et en sel ne pourra plus être servis, ni même vendus. Enfin, le décret royal va limiter les repas précuits à une seule portion par mois. Autrement dit : les aliments précuits tels que les pizzas, les empanadas ou les aliments frits ne peuvent être servis qu'une fois par mois au maximum. En revanche, les aliments frits préparés le jour même (qui ne proviennent pas de produits précuits) peuvent être servis une fois par semaine au maximum avec la recommandation d'utiliser de l'huile d'olive ou de l'huile de tournesol à haute teneur en acide oléique pour ces aliments frits.