En quête d’un accord avec la blanquette
La blanquette de veau semble bien installée dans le palmarès des plats préférés des Français. Au départ un art bourgeois d’accommoder les restes de rôti, la recette devient au XIXe siècle un classique ménager dans lequel du veau cru est mis à bouillir dans une eau salée et parfumée d’un bouquet garni, avant d’être liée en fin de cuisson avec un roux à la crème.
Ce mélange de farine, de beurre et de crème constitue le sel du plat qui tire d’ailleurs son nom de sa blancheur. Et c’est avec la sauce blanche qui nappe le ragoût — et non avec la viande — que se fait l’accord œnologique. Autrement dit, oubliez le rouge. Comme pour le fromage, ses tannins ne font pas bon ménage avec les protéines contenues dans les produits laitiers. Une mésentente gastronomique qui les rende irritables et durs pour la bouche. Leur trame serrée ne s’accommode guère non plus avec l’épaisseur de la sauce.
Pour que le mariage en blanc ne soit pas un mariage blanc, sans amour pour lier le verre et l’assiette, choisissez un vin avec du volume mais aussi de l’acidité qui ne laisse pas marcher sur les pieds. La cuvée Sapristi ! de Castel Frères ne manque pas de caractère. Ce Sauvignon, un Vin de France certifié en agriculture biologique, se démarque de l’expression traditionnelle du cépage dans la Vallée de la Loire en offrant plus de volume et de complexité. Sa bouche gourmande et soutenue par une belle tension promet une union réussie avec l’onctuosité de la sauce. Et ses notes d’agrumes créent un pont aromatique avec la touche citronnée de la blanquette.
Et puis, un vin un peu rebelle qui ne mâche pas ses mots, quoi de plus logique pour accompagner un symbole culinaire tricolore ?