Hôtel Mahfouf fait mieux que McDonald’s (on vous dit pourquoi)

Hôtel Mahfouf, le pop up éphémère de Léna Situations, influençeuse-entrepreneure aux 10 millions d'abonnés, a ouvert ses portes le 17 août à La Caserne, près de la Gare du Nord à Paris (10e). Et depuis le lieu ne désemplit pas. La jeune femme de 26 ans a su créer un lieu de vie à son image : chaleureux, convivial, élégant, accueillant. 1 restaurant, 2 food-trucks, 1 comptoir à cocktails, 120 places assises (bien qu’on puisse s’installer partout, la restauration y est un franc succès : « Nous réalisons 1 200 couverts/jour et encore cette année il pleut », explique Manu Saint-Jean, responsable free-lance du pôle Restauration. C’est lui qui met en oeuvre les recettes et dirige les équipes. « Je réalise des dizaines de tests à la demande de Léna car bien sûr c'est elle qui insuffle la direction que doit prendre la carte », explique-t-il. C'est le 4e pop up ouvert par la jeune femme. Après La Piscine, Le Chalet, le thème choisi est celui du Camp, façon glamping.

La devise du restaurant est Health is wealth. Tous les codes de la fast-food ont été repris : on trouve donc des burgers au faux poulet s'approchant de ceux des grandes majors, sauf que la recette est plus saine, des wraps, une salade Caesar, un grilled cheese, des bagels à tartiner. Côté sucré, des cookies (celui de Solène, celui de Marcus, etc.) et des boissons façon coffee-shop. 
Les recettes ont été imaginé par Léna Situations, mis en scène par ses équipes. Des dizaines de tests ont été effectués pour obtenir le résultat final voulu par la jeune femme. "J'ai beaucoup travaillé sur le burger, notamment sur la sauce, qui est plus saine que l'originale", explique le chef. Ici, pas de sirop de glucose ou amidon de maïs modifié, que l'on peut trouver dans les fast-food industriels. Cet hiver Léna Situations avait déjà créé une carte pour Season. 
Particularité ? Ici tout est végétarien. « Léna Situations voulait que tout le monde puisse manger. Après de nombreux tests, le choix s'est porté sur HappyVore », poursuit Manu Saint-Jean. 
A la carte : burger, salade Caesar, wraps, grilled cheese et un bagel à tartiner, sans oublier le sucré. Une carte résolument courte composée des hits de la street-food. Côté boisson, on retrouve les boissons d’un coffee-shop, y compris du matcha. Particularité de la gen Z et de la cuisine sous influence ? Les clients font leur retour sur Tik Tok, et en fonction de leur commentaire, le chef s’adapte. 
 

1 200 couverts par jour sont servis en continu, soit presque aussi bien que McDonald’s qui avec ses 2 millions de clients par jour sert environ 1 300 couverts jour. Ticket moyen 17,50 €. Au restaurant s’ajoute un food-truck de mochis (Little Moons, vendu 2,50 €), mais aussi un truck de pâtisseries américaines, essentiellement des donuts. Le food cost serait de 25 %. C’est dire. Une gestion bien menée : Manu Saint-Jean a un master en gestion et dans une autre vie a créé son entreprise dans laquelle il gérait 200 personnes.
 

17 personnes travaillent en cuisine (plonge comprise). Cependant, le chef a l'intention d'embaucher une nouvelle personne pour le service du matin, car "nous sommes sur la corde", dit-il. Le matériel de la cuisine est fourni par La Caserne. Outre HappyVore, le chef prend les frites (plusieurs propositions, dont pomme de terre ou patate douce) enrobées de McCain (qui selon une étude client sont celles les plus appréciées (voir Snack 68) et se fournit à Rungis, chez Charraire, La Grande Crèmerie, Creta-gel et Metro. 
Ancien entrepreneur, Manu Saint-Jean est chef indépendant. Formé à Ferrandi, il a collaboré à Grazzie et monté Bobby’s Hot Dogs. Une reconversion plus que réussie, car selon les dire du personnel, il est très doué. 
Une carte hyper bien conçue mais aussi hyper bien réalisée. Une vente au comptoir, et il y a la queue devant la cuisine ouverte où l’on voit les plats être réalisés à la minute comme dans un grand restaurant. Après les consommateurs sont libres de s’installer à table, mais aussi là où ils le souhaitent dans le Camp Mahfouf : sur les poufs, le van aménagé, seule la boutique où l’on peut acheter la collection de vêtements et d’objets pour la maison (Léna Situations est spécialisée dans la mode, et collabore avec Vogue ou plus récemment avec Vanity Fair), interdit nourriture et boissons à l’intérieur (là aussi il faut faire la queue pour pouvoir y pénétrer). 
 

Car cette édition 2024 est sur le thème du glamping, le camping rétro des grands espaces américains. La décoration a été conçue par Léna Situations, aidée d’une architecte d’intérieur, Lola Henn. Les objets ont été chinés et ramenés du road trip effectué début août par Léna Situations et sa bande de copains. Tout est minutieux, pensé, de bon goût pour que les visiteurs se sentent chez eux chez Léna. La jeune femme n’hésite pas à les mettre au défi de trouver des objets cachés, leur « autorisant » ainsi à « fouiller » partout. 
De plus, la jeune femme diplômée en marketing, option Mode et Luxe, a acquis tous les détails qui font la différence. Le luxe à portée de tous, car tous dans les moindres détails est réfléchi. Et le personnel est accueillant, aimable, souriant, à la manière Teinei japonaise. 
Une fois encore, preuve en est que les influenceurs ont le don pour créer des lieux qui font déplacer les foules et les fidéliser. Ici, on a rencontré de nombreux fidèles qui se déplacent à chaque fois, il y en a même qui reviennent tous les jours. Alors certes la moyenne d’âge est jeune, mais ça ne fait pas tout. Coca-Cola Food Fest a fermé son lieu éphémère plus tôt que prévu faute de clientèle. Dernier point, si la collection mode et maison est vendue sur le site internet hotelmahfouf, la nourriture n’est ni à emporter ni en livraison…