62 % des restaurateurs « confiants ou très confiants » pour leur niveau d’activité 2023 (Food Service Vision)
La restauration résiste encore aux arbitrages de consommation, la boulangerie-pâtisserie ralentit son rythme de croissance, la déflation se fait toujours attendre, les consommateurs se montrent de plus en plus attentifs à leurs dépenses : tels sont les principaux enseignements de la nouvelle livraison de la Revue Stratégique de la restauration réalisée par Food Service Vision.
Selon la 15e édition de la Revue Stratégique de Food Service Vision, de mars à mai dernier, le marché de la consommation hors domicile a enregistré une croissance en valeur de 13 % par rapport à la même période de 2022. De janvier à mai, le chiffre d’affaires de la restauration commerciale a progressé de 16 %, devant la restauration collective (+ 9 %) et les commerces de proximité (+ 8 %). L’activité de la restauration a été soutenue par une bonne tenue du marché des voyages professionnels et du tourisme (les vacances de Pâques ont connu une hausse de la fréquentation touristique de 15 % par rapport à celles de 2022). Quant au taux de pénétration du hors domicile, il se situe toujours à un niveau élevé (98 %, soit deux points de plus qu’en mai 2022).
« Mais ce tableau d’ensemble doit être affiné. D’abord, la croissance en valeur du chiffre d’affaires de la restauration commerciale est essentiellement due à l’inflation. Le marché était estimé légèrement en baisse en termes de fréquentation au mois d’avril et en très légère progression en mai. Ensuite, deux facteurs pèsent sur les performances de la filière restauration : l’évolution des prix et les arbitrages de consommation des clients », souligne Food Service Vision. La boulangerie pâtisserie ralentit ainsi son rythme de croissance. Les chiffres du second trimestre 2023 font état d’une croissance sur un rythme de + 9% de janvier à mai, avec un ralentissement sur le mois d’avril. Le secteur est porté par les catégories snacking, tandis que les pâtisseries sont des segments plus soumis aux arbitrages des consommateurs.
Pour plus de 9 restaurateurs sur 10, l’inflation des matières premières et l’augmentation des prix de l’énergie sont les facteurs qui impactent le plus leur activité, loin devant le manque de personnel qui n’est évoqué que par 50 % d’entre eux. En dépit de la baisse du prix d’un certain nombre de matières premières, les restaurateurs n’observent pas encore de répercussion sur le coût de leurs achats. Au deuxième trimestre, la hausse moyenne des prix de leurs approvisionnements se situait encore à 15,7 %, en très légère baisse par rapport au trimestre antérieur. Seuls les prix du surgelé connaissent une baisse plus significative (21,1 % contre 24,6 % au trimestre précédent), mais leurs prix sont ceux qui ont le plus augmenté depuis 2022. Dans ce contexte, 64 % des restaurateurs indépendants et des chaînes ont augmenté leur prix en 2023, sur le second trimestre 2023, on estime que les chaînes ont augmenté leurs prix de 14,5 % par rapport à 2022.
L’étude de Food Service Vision constate par ailleurs que 27 % des consommateurs affirmaient réduire leurs dépenses au restaurant en mai 2023, contre 19 % en mai 2022. En outre, 31 % des consommateurs indiquaient leur intention de réduire ou de supprimer leur sortie au restaurant, contre 26 % en mai 2022.
« En dépit d’une conjoncture pas toujours facile à décrypter, 62 % des restaurateurs se disent confiants ou très confiants au sujet de leur niveau d’activité de 2023. La restauration devra néanmoins naviguer dans un univers contrasté. L’envie d’aller au restaurant reste forte pour 85 % des Français, mais elle risque d’être tempérée par les préoccupations liées au pouvoir d’achat et à l’inflation », analyse Food Service Vision.
Top 5 des produits les plus inflationnistes (deuxième trimestre 2023 par rapport à la même période de 2022)
- Œufs : + 35,7 %
- Riz : + 32 %
- Cakes et gâteaux : + 29,8 %
- Préparations dessert : + 28,4 %
- Viandes surgelées : + 27,3 %