Décret sur l’appellation des protéines végétales : peut mieux faire ?

Le décret « relatif à l’utilisation des certaines dénominations employées pour désigner les denrées comportant des protéines végétales » a été publié le 30 juin au Journal officiel. Désormais, on ne pourra plus utiliser les termes de steak, saucisse, lardon, bacon pour commercialiser des produits à base de protéines végétales. 
Les différents professionnels des filières carnées se sont empressés de se féliciter de cette publication. « En tant que porte-parole de la filière Elevage et Viande, mais aussi artisan boucher, je me félicite de l'adoption de ce décret, qui constitue une étape essentielle en faveur de la transparence de l'information au consommateur ainsi que de la préservation de nos produits et savoir-faire. La protection des dénominations carnées et leur encadrement réglementaire est un sujet très important sur lequel notre interprofession se mobilise depuis plusieurs années », a déclaré Jean-François Guihard, président d’Interbev.
Les professionnels de la filière porcine française saluent également la publication de ce décret mais précisent qu’il « est nécessaire d’élargir cette mesure au niveau européen et d’envisager des mesures législatives ou réglementaires analogues pour protéger les dénominations animales par rapport aux aliments artificiels de synthèse ».
Car ce décret s’applique aux produits français. Or l’article 5 du décret stipule que « les produits fabriqués ou commercialisés dans un autre état membre européen ou en Turquie ne sont pas soumis aux exigences du présent décret ». Donc La Vie, interdit de bacon, mais Heura autorisée de nuggets, HappyVore privée de merguez mais Beyond Meats ou Garden Gourmet de steak ? 
Pas sûr que ce décret mette de la transparence au rayon très actif des similicarnés.