Emmanuel Macron annonce la défiscalisation des pourboires payés par carte bancaire

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Les employés des cafés et restaurants verront bientôt leurs pourboires versés par carte bancaire intégrés à leur rémunération sans être fiscalisés, ce qui devrait contribuer à attirer des jeunes dans ce secteur, espère le patronat, sous pression pour améliorer l'attractivité de ces métiers. "Nous avons décidé que les pourboires payés par carte bleue seraient sans charge pour les employeurs et sans impôts pour les salariés" avec une mise en oeuvre "dans les prochains mois", a annoncé lundi Emmanuel Macron en visitant le Sirha.

Cette mesure "ne coûte rien, car aujourd'hui ça ne marche pas", a-t-il ajouté, "parce qu'on l'a vu en sortie de crise, nos compatriotes utilisent de moins en moins de liquide".

Le gouvernement espère que cette défiscalisation va "permettre d'attirer plus de jeunes et de moins jeunes pour leur dire: tu peux gagner plus que le salaire et le bonus que je te verse", a affirmé le chef de l'État, qui déplore régulièrement les emplois non pourvus dans ce secteur, un casse-tête pour les restaurateurs.

(avec l’AFP)

Didier Chenet, président du GNI : « Les pourboires reçus par nos salariés à l’occasion du service à la clientèle ne seront bientôt plus soumis ni aux charges sociales salariales, ni aux charges sociales patronales ni même à l’impôt sur le revenu. C’est une excellente nouvelle pour nos salariés, nos entreprises et la branche tout entière. (...) Selon moi, si cette mesure ne règlera pas à elle seule le problème de l’attractivité de nos métiers, elle est une pierre à l’édifice de l’attractivité des métiers qu’il nous faut reconstruire. Cette pierre était à la main du gouvernement qui a décidé de la porter. Nous ne pouvons que nous en satisfaire. D’autres pierres devront venir. Nous y travaillons avec les partenaires sociaux. »

Marc Sanchez, secrétaire général du SDI : « La mesure est intéressante mais ne constitue pas une politique salariale susceptible de redonner de l’attractivité aux métiers du secteur CHR. Les professionnels demandent des garanties pour leur salariés qui ne peuvent organiser leur vie sur la base d’une rémunération aléatoire telle que les pourboires. La véritable solution réside dans une réflexion sur les charges sociales dont la diminution permettrait d’augmenter de façon stable et pérenne les rémunérations fixes versées. Nous ne devons pas nous laisser distraire de cet objectif par une mesure qui ne résout rien sur le fond. »

"C'est quelque chose que nous demandions depuis plusieurs années, beaucoup de pays le font. Cela va inciter les jeunes à venir dans nos métiers et inciter les clients à reconnaître la qualité du service", a déclaré à l'AFP Roland Héguy, président de l'Umih.