Trier, valoriser et économiser : un cercle vertueux qui transforme la restauration
Bruno Houppermans, fondateur de Chef’Éco et Rest’Éco, partage son expertise sur la gestion des déchets en restauration. De la valorisation des biodéchets au gaspillage alimentaire, il décrypte les enjeux d’une démarche éco-responsable qui conjugue écologie et rentabilité.
Chef’Éco propose du mobilier pour trier les déchets en restauration collective, comme des tables de tri par exemple. Nous avons été parmi les premiers, dès 2010, à introduire des balances connectées pour mesurer les quantités de déchets alimentaires. Ces outils permettent non seulement de trier et de valoriser les biodéchets, mais aussi de collecter des données pour identifier les sources de gaspillage et agir en conséquence.
Rest’Éco est une plateforme digitale que j’ai lancée il y a deux ans. Elle agit comme un « salon virtuel » permanent pour les professionnels de la restauration qui leur permet de mettre en place des solutions éco-responsables : collecteurs de biodéchets, fournisseurs de sacs compostables, produits d’hygiène durable, etc. L’idée est de centraliser les contacts pour les aider à naviguer dans cette jungle de réglementations et de prestataires, tout en leur faisant gagner du temps et de l’argent.
La législation les y oblige ! Depuis 2011, la loi impose aux gros producteurs de biodéchets de trier et valoriser leurs déchets. Et depuis janvier 2024, cette obligation s’étend à tous, même aux particuliers. Au-delà de la loi, c’est une responsabilité. Trier et valoriser ses déchets, c’est réduire le gaspillage, économiser et agir pour l’environnement.
C’est souvent ce qu’on me dit, mais il faut le voir comme un investissement. Prenons un exemple concret : un lycée qui produit 10 tonnes de déchets alimentaires par an. En installant une table de tri à 5 000 €, il peut réduire son gaspillage de 30 % en quelques mois, économisant ainsi plusieurs milliers d’euros sur son budget alimentaire. L’argent économisé peut être réinvesti dans des produits bio ou locaux. C’est un cercle vertueux.
Ils sont collectés par des prestataires spécialisés, soit publics, soit privés. Une fois récupérés, les biodéchets sont valorisés, souvent sous forme de compost ou de biogaz. Mais le tri est essentiel : si les déchets ne sont pas séparés correctement, tout finit dans la même benne, ce qui annule les efforts.
Ils sont submergés par les obligations : faire du bio, du local, réduire le plastique, trier les déchets, et tout cela avec des équipes souvent limitées. Notre rôle est de leur simplifier la tâche en proposant des outils et des solutions adaptés. Comme je le dis souvent : « Montre-moi ta poubelle, je te dirai qui tu es. » Comprendre ses déchets, c’est la première étape pour s’améliorer.