Just Eat affiche un appétit d’ogre !

Jean Charles Schamberger
STRATÉGIE
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La marketplace Just Eat maintient un rythme de croissance soutenu. L’appli est déjà disponible dans plus de 2 000 villes de France et référence 10 000 restaurants dont la grande majorité livre elle-même. Gilles Raison, directeur général de la marque, confirme la volonté du groupe d’asseoir sa position de leader sur l’activité marketplace. « En France, parmi les 10 000 restaurants livrant eux-mêmes les commandes, 7 000 travaillent déjà avec Just Eat. Dans moins d’un an, nous travaillerons avec tous ! » Parmi les clients historiques du groupe, se trouve l’enseigne Planet Sushi, née en 1998 soit la même année qu’AlloResto (ancien nom de Just Eat). La marque rose réalise 10 % de son CA grâce à l’agrégateur. « La partie marketplace constitue 90 % de notre activité », révèle Gilles Raison. « À ce jour, nous sommes la seule société réellement rentable sur ce modèle économique ». L’entreprise britannique annonce un résultat d’exploitation (Ebitda) de 170 M£ sur la zone Europe, mais ne communique pas sur les chiffres du marché français. Pour les livraisons, Just Eat a fait le choix de la sous-traitance et travaille avec Stewart, une filiale de La Poste. « Leur relation avec les livreurs est plus saine que les autres.
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Par exemple, ils ne changent jamais la rémunération de leurs livreurs », constate le DG de Just Eat. Cet automne, deux nouveautés font leur apparition sur l’appli : l’accès à toutes les exclus de Monop’, ainsi qu’un deal exclusif avec Ikea Food permettant aux utilisateurs de commander le fameux saumon fumé bio ou les boulettes norvégiennes… Parmi les autres pistes de développement, la marque mise sur l’IA plutôt que sur l’ouverture de restaurants fantômes. « Ce type de développement est très gourmand en capitaux. Il nécessite de gros investissements de départ », estime Gilles Raison. « Avec un périmètre de livraison de 4 km seulement, la densité de population ne permet pas de rentabiliser cet investissement, même dans les grandes villes ». Selon lui, la formule peut être rentable pour un restaurateur à condition de travailler avec plusieurs plateformes. « Nous pouvons en revanche conseiller à certains restaurants de créer une virtual brand depuis leur cuisine, lorsque leur outil de production et leur offre s’y prêtent ». En récoltant la data et en maîtrisant à la fois l’offre et la demande, les plateformes sont devenues les nouveaux maîtres du jeu.Marie Bernard
Jean Charles Schamberger
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