Une croissance externe
Lors de leur entrée au capital de La Croissanterie, Crédit Mutuel – CCI et GIMV s’étaient montrés prêts à accompagner l’enseigne dans une croissance externe. Ainsi, La Croissanterie après avoir concentré ses efforts de croissance sur les sites de transport au cours de ces 5 dernières années, amorce une nouvelle stratégie de croissance avec le rachat du groupe Rush. « Avec plus de 250 établissements, il nous paraissait plus intéressant d’élargir notre portefeuille de marques que d’acheter des emplacements », explique Marie-Pierre Soury. Le choix s’est porté sur le Groupe Rush avec la volonté de travailler main dans la main avec David Lascar et non d’absorber l’entité. « David Lascar a transformé la Maison Pradier en une enseigne tout en conservant son esprit artisanal. Tant avec Pradier qu’avec Roberta, il a affiché la même volonté que nous de se développer sur les sites de transport mais il apporte en plus un savoir-faire sur l’événementiel et les plateaux-repas sur des sites comme le Palais de Chaillot où La Croissanterie ne serait pas allée ». Les deux parties présentent donc des points communs tout en étant complémentaires. « Notre premier défi de 2019 sera de créer une nouvelle façon de travailler ensemble. Nous allons poursuivre nos ouvertures avec encore un projet de 25 restaurants La Croissanterie en France et à l’international, 4 ou 5 Pradier, notamment à La Chaussée d’Antin et à la gare de l’Est à Paris et un ou deux Roberta, dont un à la Gare Montparnasse », détaille-t-elle. Si ces nouvelles marques permettent à La Croissanterie de répondre encore mieux aux appels d’offres avec des enseignes complémentaires, elles vont permettre aussi d’optimiser les achats et la logistique. Mais pour le moment, avant de proposer ces nouvelles marques à l’international, la question sera surtout de voir comment faire voyager Pradier en France, ses process étant totalement différents de ceux de La Croissanterie. « À La Croissanterie nous faisons tout sur place, mais Pradier a un laboratoire central sur Sèvres et la plupart de leurs unités ne permettent pas la fabrication sur place. » Un schéma à penser pour faire sortir l’enseigne de Paris. « Mais dans l’opération, plus qu’une économie structurelle, je vois surtout le potentiel de consolidation des enseignes et de les emmener plus loin dans leur développement », conclut-elle.
Anne-Lise Briot