La restauration sur le front

Si le Président de la République a martelé hier, lors de son allocution télévisée, que la France était « en guerre », les restaurateurs sont sans conteste en première ligne. Passé l’état de sidération lié à l’arrêté du 14 mars 2020, paru au JORF du 15 mars, portant notamment sur la fermeture de leurs établissements, ces derniers ont rivalisé de réactivité et d’imagination pour sauver leurs stocks. Les adresses parisiennes Holybelly ont ainsi distribué gratuitement dimanche une tonne de denrées à DLC courtes d’une valeur de 10 000 € après un appel via les réseaux sociaux. Les deux restaurants qui auraient dû assurer quelques 600 couverts ce jour-là avaient leurs réfrigérateurs pleins le jour de l’annonce gouvernementale. « Nous sommes soulagés car nous étions extrêmement stressés de penser à toute cette nourriture qui risquaient d’être gâchée », confiait Nicolas Alary son co-fondateur sur Instagram. Baked beans, pâte à pancakes, wings de poulet, coleslaw, champignons : tous les produits ont été donnés avec à chaque fois la mention de la DLC et des conseils de remise en œuvre communiqués par la chef et co-fondatrice Sarah Mouchot.

Limiter perte et gâchis

Table et tréteaux rudimentaires devant le restaurant avec des produits à vendre comme pour les cafés Marlette ou chez Bob’s Juice Bar à Paris, « marché citoyen » organisé par Georges Blanc sur la place du marché de Vonnas (01) pour écouler à prix coûtant ses produits de bouche, paniers garnis à commander par mail pour la chaîne Wild & The Moon et au restaurant Garni, vente par les restaurants italiens Daroco de leurs denrées périssables dans des contenants consignés ou encore vente via des applis comme Too Good to Go ou Phenix Anti Gaspi : les restaurateurs ont multiplié les initiatives pour limiter pertes et gâchis. Des distributions ou des ventes à petits prix qui se sont accompagnées la plupart du temps de dons aux associations telles Linkee ou les Restos du Cœur. Dans cet esprit solidaire, le concept de restaurant micro brasserie L’Indé à Agen (47) a d'ailleurs décidé de préparer et d’offrir au personnel soignant et aux pompiers de la ville des paniers repas.