L’Umih organise la résistance face aux assurances
« Depuis le début de la crise les assurances sont aux abonnés absents. Ce qui se passe depuis sept mois est inadmissible. Nous sommes embourbés dans cette crise sans lueur d’espoir, le monde de l’assurance n’a pris aucune initiative, n’a montré aucun geste d’accompagnement envers ses assurés », s’indigne Roland Héguy, président confédéral de l’Umih. Face à cette attitude que le syndicat n’hésite pas à qualifier de « cynique », la riposte s’organise.
L’Umih vient de lancer une plateforme en ligne, ouverte à tous les professionnels qu’ils soient adhérents ou pas, afin de défendre les intérêts du secteur cafés, hôtels, restaurants et discothèques (CHRD) face à leur assureur. En rassemblant plusieurs dossiers des professionnels via cette plateforme, l’Umih et le cabinet associé à cette opération, BFFPL Avocats, vont mener des « actions collectives » c’est-à-dire réunir des actions individuelles dirigées à l’encontre d’un même assureur sur la base d'une police identique afin de faire valoir des droits conjointement. Les polices d’assurances visées sont celles qui prévoient une partie de la prise en charge des pertes d’exploitations mais qui à ce jour refusent de payer leurs assurés. Lors de la conférence de presse, le cabinet d’avocats a tenu à rappeler que l’objectif est, dans un premier temps, de mener des démarches « conciliantes » avec les assureurs en fédérant toutes les réclamations individuelles. La plateforme www.umih-contentieuxassurances.fr permet d'agir sur la base de six polices d'ores et déjà identifiées, mais également sur la base de polices différentes que les professionnels pourront soumettre pour avis aux avocats.
Plus de 9 milliards d'euros de pertes
L’Umih évalue la perte d’exploitation, pour les 150 000 entreprises du secteur CHRD du 14 mars au 2 juin à plus de 9 milliards d’euros. La BPi, qui a réalisé une étude similaire, avance entre 8,5 et 9,5 milliards d’euros. « Il y a une corrélation forte entre nos chiffrages et ceux de l’État. La Fédération française de l’assurance a réalisé les même travaux de son côté et livré un chiffrage de 4 milliards d’euros pour la perte d’exploitation du CHRD. Même sur ce sujet très technique, financier, comptable, la FFA est dans une fin de non-recevoir », déplore Alain Grégoire, président Umih de la région Auvergne-Rhône-Alpes et coordinateur national sur le dossier « assurance ».
Un nouveau contrat d'assurance pour le CHRD
Le groupe de travail « assurance » finalise, en parallèle de la plateforme, un nouveau contrat d’assurance propre aux métiers du CHRD. L’objectif est de proposer un nouveau produit d’assurance qui permettra d’indemniser les professionnels de manière plus adaptée et avantageuse. L’Umih a également travaillé sur le volet législatif, avec des amendements pour inscrire dans la loi de finances la prise en charge des pertes d’exploitation par les assurances. À ce jour, tous les amendements ont été rejetés par le gouvernement et la majorité.