Nouvel appel des acteurs de la restauration collective pour obtenir des budgets supplémentaires

Claire Cosson
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conférence equiphotel restauration collective

Alors que les amendements relatifs au soutien de la restauration collective n’ont pas pu être défendus à l’Assemblée nationale, écartés d’emblée par le recours au 49.3 utilisé par la Première ministre, et la publication récente d’une tribune dans le JDD, les acteurs de la restauration collective ont à nouveau tiré la sonnette d'alarme lors du salon EquipHotel. 

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ambiance était plutôt tendue, le 9 novembre, lors de la table ronde dédiée à la restauration collective au salon EquipHotel. Animé par Sabine Durand, directrice de la rédaction de Néorestauration, le débat auquel participaient Philippe Pont-Nourat, président du SNRC, et Sylvie Dauriat, président du réseau de Restau’Co, et Stéphane Morin, adjoint au directeur de la Direction des achats de l’Etat et co-président du GT Eco du CNRC, a une nouvelle fois abordé la situation « intenable » dans laquelle se trouvent aujourd’hui tous les acteurs de la restauration collective. « Voilà plus d’un an que nous alertons les pouvoirs publics sur la hausse exponentielle des matières premières ! Le phénomène s’amplifie et les tensions s’accélèrent encore en termes d’approvisionnements. Aujourd’hui, entre les objectifs d’Egalim et le contexte économique, nous sommes dans une impasse ! Il faut nous aider », a expliqué Sylvie Dauriat. Et Philippe Pont-Nourat de poursuivre, « mois après mois, notre situation se dégrade. En juillet, les prix des denrées alimentaires ont grimpé de +7 %, puis on est passé à +9-10 % en août, +12 % en septembre, +13 % en octobre et probablement +18 % en novembre. Sans compter la hausse de l’énergie et celle des salaires. Nous avons besoin d’une dotation ambitieuse pour faire face à la situation exceptionnelle à laquelle nous sommes confrontés. »

Le dogme de l'intangibilité du prix est clarifié

Pas de quoi malheureusement convaincre totalement, Stéphane Morin, représentant de la Direction des achats de l’Etat, qui lors des échanges, a souligné pour sa part que grâce à l’avis du Conseil d’Etat et la circulaire d’Elisabeth Borne, « le dogme de l’intangibilité du prix était clarifié pour les acheteurs. » En clair, les outils sont là : à vous de jouer !
Reste que selon Philippe Pont-Nourat, « on est passé du côté des acheteurs publics du refrain : j’aimerais bien, je ne peux point à celui de je voudrais bien, mais je ne sais pas faire. » Les sociétés privées de restauration collective estiment ainsi nécessaire qu’un avenant-type soit rapidement en place afin de faciliter les renégociations de contrats. « Une simplification est indispensable ! Nous ne sommes pas des commissaires aux comptes », a tancé le président du SNRC. « N’hésitez pas à nous faire remonter les points de difficulté. Mais, les outils ne sont pas là pour faire n’importe quoi. Il faut jouer la transparence en montant clairement que votre marge est vraiment remise en cause », a conclu Stéphane Morin. 

Les trois propositions proposées par la FNH et ses partenaires (réseau Restau’Co, Fédération Nationale pour l’Agriculture Biologique et Secours Catholique- Caritas France)

 

  • L’allocation d’un budget d’urgence à hauteur de 20 centimes par repas, pour soutenir l’achat de produits bio.
  • L’allocation d’une prime à l’investissement de 100 M€ pour accompagner la restauration collective dans sa transition agroécologique et dans l'atteinte des objectifs fixés par la loi Egalim.
  • La rédaction d’un rapport sur les dispositifs financiers à la disposition des restaurants collectifs pour leur permettre d’améliorer leur accessibilité auprès des convives (tarification sociale, cantines à un euro, automatisation des tarifs sociaux, etc.). L’objectif : identifier des pistes d’amélioration en vue du PLF 2024.
Claire Cosson
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