Les ventes snacking du rayon traiteur frais bondissent

Avec un chiffre d’affaires de 5,5 Md€, les 60 adhérents de l’organisation des Entreprises françaises du Traiteur Frais (ETF) ont de quoi se réjouir. « Dans le contexte économique actuel et une inflation record, le chiffre d’affaires ne veut rien dire », précise Pascal Bredeloux, président des ETF. En valeur le chiffre d’affaires progresse de + 3,6 % sur 1 an (de janvier à septembre) et + 18,1 % depuis 2019. C’est dire si le secteur affiche son dynamisme malgré un contexte perturbé : hausse du prix de l’électricité de 700 %, 230 % pour le gaz, hausse du prix des emballages (+ 16 % pour le plastique, +28 % pour le papier/carton), sans oublier le transport, notamment maritime (+ 43 %).

Ces progressions concernent toutes les catégories de produits, en particulier le snacking : les ventes de snacking froid ont bondi de 11 % sur l’année (+12,3 % à trois ans), tandis que celles du snacking chaud (notamment les plats de pâte et de burgers) ont augmenté de + 5,8 % sur l’année de + 20 % depuis 2019. « Le rayon attire énormément et ce toutes catégories confondues. Là où les ventes de produits de grande consommation (PGC) sont en net repli (- 2, 9 % des ventes en volumes sur le premier trimestre 2022), il attire les clients en grande surface. Il est un facteur de croissance, et quelles que soient les régions », analyse Pascal Bredeloux. 

Cette attractivité se démontre aussi dans les comportements des clients. L’étude ETF/IRI 2022 auprès des acheteurs de traiteurs frais montre que 46 % d’entre eux sont entrés dans le magasin pour ce rayon. Un chiffre qui monte à 58 % dans les magasins "superformants", qui enregistrent un CA supérieur à la moyenne. « La grande consommation est en souffrance et le rayon traiteur attire les consommateurs », explique Isabelle Vantard, directrice générale adjointe de l’IRI. Et le principal facteur d’attractivité est le prix des produits, mais pas que. « Sur la base d’un repas pour 2 personnes, le ticket moyen est de 6,88 € pour les produits traiteurs, contre 12 € en sandwicherie, 15 € en restaurant, 17 € en fast-food, et 23 € sur les plateformes », poursuit Frédéric Nicolas, directeur d’études à l’IRI. 

Les autres facteurs d’attractivités des produits traiteurs sont : 

• la rapidité (57 %),
• la praticité (52 %)
• et le plaisir (48 %).

Depuis la crise, 1/5 de la population a augmenté sa consommation de produits traiteurs frais. « Parmi eux 27 % sont des télétravailleurs, toutes régions confondues. Et la tendance dont nous sommes certains c’est que les gens vont de moins en moins sortir de chez eux », précise Frédéric Nicolas. Une tendance avérée par l’étude produite pour Deliverect révélant que 47 % des personnes interrogées ont prévu de réduire leurs sorties au restaurant. 

Si sur les huit premiers mois de l’année, les dépenses sont à la hausse sur trois ans pour la restauration à table (+ 12 %) tout comme pour les plateformes de livraison (+ 170 %), les dépenses en restauration rapide diminuent : - 8 % sur 3 ans (mais sont en forte croissance depuis 2021 : + 32,4 %.
 

Sources : IRI (chiffres arrêtés au 11 septembre 2022), Iri 360, Insee, Gira