[Top 100] J.-M. Arnal : « 100 % proximité »

Jean Charles Schamberger
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Entretien avec... Jean-Marie Arnal, directeur général de Réseau Krill.

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STRATÉGIE

Vous avez pris la direction générale de Réseau Krill depuis le printemps. Dans quel contexte cela s’inscrit-il ?

Cela s’inscrit dans un contexte de continuité, j’étais déjà membre du comité de direction d’Even Distribution où j’étais en charge de la transformation au niveau du pôle distribution. Cette expérience m’a permis d’être en proximité des directeurs des filiales du Réseau Krill et de leurs équipes. Je me suis rapidement intégré dans le dispositif et dans l’opérationnel afin d’accélérer certains chantiers.

 

Y a-t-il eu d’autres changements ?

Nous sommes dans une phase de structuration de notre réseau. Nous avons notamment mis en place une direction des opérations en appui des directeurs pour le déploiement des différents projets. Notre réseau a fêté ses dix ans en 2018 et il s’est construit par croissance externe. Il convient d’y apporter des adaptations pour se différencier sur le marché.

Nous travaillons notamment sur nos deux points forts : la viande et la glace. Nous menons les projets avec agilité, grâce à un état d’esprit participatif et coopératif, ce qui nous permet d’aller vite dans certains choix.

Rappelons que le Réseau Krill est un pilier important de la stratégie globale du Groupe Even, groupe agroalimentaire coopératif réalisant 2,2 Md€ de chiffre d’affaires. Il vient équilibrer son modèle économique en prise avec la volatilité du secteur laitier, ce qui en fait la singularité. Le Réseau Krill est un réseau 100 % local, multirégional, qui s’appuie sur des sociétés ancrées dans leur territoire. Le réseau s’identifie autour d’une bannière commune Krill, tout en gardant un système de PME avec leur entité régionale. Cette stratégie, qui a parfois surpris à l’extérieur, répond aujourd’hui à la tendance du marché et à la demande de proximité. Nos clients s’adressent à nous pour cela, d’ailleurs.

 

Comment s’est déroulée globalement l’année 2018 ?

Sur 2018, le Réseau Krill a réalisé 370 M€ de chiffre d’affaires. Il compte 8 entreprises contre 9 l’an dernier en raison d’une fusion entre Fresh’Alp et FMB. Cette relative stabilité du chiffre d’affaires, liée à une rationalisation de certaines activités, s’accompagne d’une progression en rentabilité.

Nous atteignons donc nos objectifs. Tout cela dans une période de modernisation de notre Réseau, ces travaux d’adaptation se poursuivent sur 2019, toutes les équipes du Réseau sont mobilisées sur le projet.

 

Quels ont été les événements marquants de cet exercice ?

Avec les directeurs de filiales et aussi le Groupe Even, nous sommes très attentifs aux comportements des consommateurs. Au titre de cette veille, nous avons lancé un concours de start-up, baptisé Even’up.

Nous avons ainsi sélectionné plusieurs start-up que nous accompagnons. Nous les aidons dans leur développement et elles nous ouvrent sur l’extérieur. Par exemple, nous accompagnons depuis un an la start-up Kolectou qui fait des préparations à base de pain à partir d’invendus. Nous vendons ses produits et nous l’hébergeons dans une de nos filiales. Cela nous permet d’orienter nos clients, l’offre de cette start-up répondant notamment à des attentes de la restauration collective.

Nous accompagnons également des start-up dans le domaine du digital, cela nous permet d’identifier les meilleures technologies pour orienter notre schéma directeur digital.

Ajoutons, pour appréhender les tendances, l’investissement du Groupe Even dans FrenchFood Capital. Nous figurons parmi les premiers partenaires de ce fonds, qui est pour nous une source d’inspiration pour capter ce que l’on voit sur le marché, adapter nos offres et donner du conseil à nos clients.

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Quels sont les différents projets que vous évoquiez précédemment ?Il existe trois piliers fondamentaux dans ce métier : le commerce, la logistique et la gamme. Nous avons trois chantiers sur ces sujets que nous travaillons avec l’ensemble des équipes du Réseau.En ce qui concerne le commerce, notre vaste projet de digitalisation est engagé depuis plusieurs mois. Il est actuellement en phase de test et sera effectif avant la fin de l’année. Nous nous sommes appuyés sur les meilleures pratiques afin d’offrir aux clients une expérience d’achat très fluide et très personnalisée. Même si l’e-commerce ne représentera pas la majeure partie de notre chiffre d’affaires, il est essentiel d’être omnicanal.En ce qui concerne la logistique, le développement du Big Data représente une opportunité pour analyser de manière pertinente nos flux. Depuis de nombreuses années, nous harmonisons nos bases de données, ce qui nous permet de faire un travail de fond sur l’optimisation de cet enjeu lié aux tournées. Ce projet est lui aussi engagé pour être le plus efficace possible.En ce qui concerne nos gammes, nous continuons à les adapter avec une attention très particulière sur les tendances : le bio, le vegan, le snacking, il s’agit de tendances de fond. Nous accompagnons nos clients sur la mise en œuvre de ces nouveaux produits. Bien sûr, nous continuons de travailler nos gammes viandes, glaces, etc. avec un sourcing France bien marqué. La gamme est un élément très différenciant et nous la travaillons tous les jours avec nos équipes marketing.
Quelle est votre vision pour 2019 ?Les chiffres de croissance sont là et le marché de la RHD devrait continuer à progresser en 2019. Cela augure un avenir plutôt positif. Le marché de la restauration, commerciale comme collective, est contraint de s’adapter ; c’est pourquoi nous adaptons en permanence nos offres. C’est un enjeu important. Nos catalogues promotionnels mensuels comme le « TOP » mettent en avant les tendancesNous sommes en capacité de grandir demain, grâce à notre agilité et notre spécificité locale. Je suis très confiant sur le projet que nous menons. Le Réseau est en place.
La croissance externe fait-elle partie de vos moyens de développement ?Oui, la croissance externe en est un élément. Nous avons grandi comme cela. Nous sommes toujours en veille sur les opportunités de partenariats avec ceux qui partagent notre projet. Il faut que ces sociétés soient dans cette logique de partenariat régional dans un ensemble multirégional. C’est de cette manière que nous continuerons de grandir.
Propos recueillis par Jean-Charles Schamberger
Article extrait de Zepros Métiers Distributeurs RHD 6.Pour consulter l'ensemble des articles et interviews, rejoignez le club Top 100 Distributeurs de la RHD.
Jean Charles Schamberger
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